Secours populaire : opération vestiaire ouvert
Samedi 21 octobre, le vestiaire du Secours populaire de Saint-Dizier a ouvert ses portes toute la matinée. Une ouverture exceptionnelle qui est amenée à se répéter tous les mois, pour accueillir un nouveau public alors que la précarité n’a jamais été aussi tangible.
Il y a des airs de capharnaüm ordonné, dans le vestiaire du Secours populaire de Saint-Dizier, situé au rez-de-chaussée de l’immeuble Robert-Gouby, juste en face de la place Émile-Zola. Samedi 21 octobre, le lieu était ouvert de façon exceptionnelle, de 9 h à 14 h. « Ouvrir le samedi matin permet à des personnes qui travaillent la semaine de venir », précise Stéphanie Piat, bénévole. Car si c’était une première pour le vestiaire bragard, l’événement est appelé à se reproduire, une fois par mois. En plus des jours d’ouverture traditionnels, les lundis et vendredis de 14 h à 16 h.
Quatre bénévoles s’affairent à trier les vêtements – une pièce remplie de cartons à trier laisse imaginer le flux continu de dons – et à assurer la vente. Et personne n’est exclu. « Le vestiaire est ouvert à tous, pas seulement aux bénéficiaires », affirme Jocelyne Flament, elle aussi bénévole. « Nous faisons de l’accueil inconditionnel. Ouvrir des lieux comme ça, c’est fait pour favoriser la mixité sociale, les échanges, les actions de solidarité », poursuit Jean-Luc Collet, responsable de l’antenne locale du Secours populaire.
Toujours plus de bénéficiaires
Force est de constater qu’il n’y avait pas foule, peu après 9 h, dans le vestiaire. Mais pas de quoi décourager les bénévoles. « Il faut le temps de se faire connaître, nous n’avons pas fait énormément de pub sur cette ouverture, même si les réseaux sociaux ont permis d’attirer de nouvelles personnes », détaille Stéphanie Piat, faisant référence à une famille qui sortait du vestiaire à notre arrivée. « Ils ont entendu parler de l’ouverture de ce samedi sur Facebook », poursuit la bénévole.
Si le début de matinée était plus calme, ce samedi, les bénévoles l’assurent : le vestiaire ne désemplit pas. Entre 40 et 60 passages y sont enregistrés chaque mois. Sur le nord Haute-Marne, 250 familles sont bénéficiaires régulières du Secours populaire. « Ce chiffre est en augmentation constante, depuis deux ans et demi », assure Jean-Luc Collet.
Prix mini au Secours populaire
En termes de prix, le plus bas possible est le mieux. De 10 centimes d’euros, pour des chaussettes enfants, à 5 €, pour des manteaux adultes. Et si un produit est un peu abîmé ou taché, il est donné gratuitement. Alors forcément, face au coût de la vie qui ne cesse de croitre, les clients sont toujours plus nombreux. « Bien sûr tout coûte cher, mais les gens sont peut-être aussi, plus qu’avant, dans une logique de fin de la surconsommation », présume Stéphanie Piat. « Plus de personnes sont ouvertes à acheter de la seconde main », poursuit Jocelyne Flament. Ainsi, le vestiaire du Secours populaire ne semble pas près de mettre la clé sous la porte.
Dorian Lacour