Secours catholique : des craintes sur l’impact de la crise
Publiant son rapport statistique annuel, le Secours catholique s’inquiète de la progression de la pauvreté en France. Localement, les équipes sont, elles aussi, sollicitées et manquent de visibilité sur l’impact réel de la crise.
La délégation Sud-Champagne du Secours catholique regroupe l’activité de l’association sur l’Aube et la Haute-Marne. Une nouvelle déléguée permanente, auboise d’origine, a pris les rênes de la délégation en août dernier. Anne-Fleur Clouard a ainsi succédé à Cyril Pierson et gère les actions du Secours catholique au niveau des deux départements.
À l’échelle nationale, l’association caritative vient de publier son rapport statistique annuel sur l’état de la pauvreté en France. Les voyants sont au rouge. Le nombre de personnes ayant besoin d’aide est en hausse. « Des personnes disposent de 2 à 9 € par jour, au mieux, pour se nourrir ou s’habiller une fois leurs dépenses contraintes, comme le loyer, réglées. Chaque jour, des familles font face à des choix impossibles : payer la cantine ou la facture d’énergie ? Chaque jour, par manque de moyens, des parents doivent dire non à leurs enfants quand ceux-ci veulent pratiquer un sport ou participer à l’anniversaire d’un camarade de classe », résume le rapport du Secours catholique.
« Les effets psychologiques nous inquiètent »
Au niveau local, Anne-Fleur Clouard parle d’un manque de visibilité sur l’impact réel qu’a et que va avoir la crise sanitaire. « Pour ne parler que de la Haute-Marne, les situations sont disparates. Dans le nord du département, les équipes sont fortement sollicitées. A Langres, on n’a pas enregistré d’augmentation. Quant à Chaumont, nous avons eu beaucoup de demandes en septembre et une forte baisse pendant le confinement », relate la déléguée permanente. Elle rappelle que le Secours catholique n’est pas orienté particulièrement vers l’aide alimentaire même s’il distribue des bons. Aide au transport, au paiement des factures d’énergie, d’achat de petit mobilier, aide à l’accès aux soins ou à des formations sont quelques-uns des champs d’intervention du Secours catholique. En cette année de confinement, ce sont surtout les activités collectives qui sont impactées ainsi que les boutiques solidaires. Anne-Fleur Clouard cite par exemple les ateliers cuisine, les sorties, les groupes de convivialité, les ateliers de bricolage. Toutes ces activités ont fortement été pénalisées avec des impacts encore difficiles à mesurer sur les personnes fragiles et isolées. « Les bénévoles font leur possible pour maintenir les liens mais c’est en effet l’isolement et les effets psychologiques qui nous inquiètent le plus », confie Anne-Fleur Clouard. Dans l’Aube et de la Haute-Marne, le rapport annuel fait état d’une hausse des aides de 13 % entre 2018 et 2019. Le bilan de l’année 2020 ne va pas inverser la tendance. En Haute-Marne, le Secours catholique compte 155 bénévoles, et en 2019, « 2 287 personnes ont été rencontrées dans le cadre de nos actions ».