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Sécheresse : sale temps pour les champignons

Membre de la Société des sciences naturelles et d’archéologie de la Haute-Marne, habitué de la chronique dans Le Mag du dimanche, Michel Michelet répond aux interrogations de la rédaction sur les conséquences de la sécheresse.

Le JHM : Est-ce que l’on trouve des champignons malgré la sécheresse ?

Michel Michelet : « Il n’y en a pas beaucoup… Mais même avec cette sécheresse encore plus accentuée que l’année passée, on peut en trouver. Il faut savoir où chercher ! Tous les champignons lignicoles, c’est-à-dire ceux qui poussent sur les arbres morts, sont bien présents en ce moment. C’est le cas de la langue de bœuf, qui est comestible. On trouve également énormément de pleurotes, eux aussi comestibles. Le rosé-des-prés, bien connu du grand public, a poussé, notamment du côté de Fayl-Billot. En fait pour permettre la poussée, très peu d’eau suffit et il y a des endroits où il y en a eu.

Il y a aussi de nouvelles variétés qui poussent : le bolet chauve est apparu à partir de 2015. Il poussait auparavant uniquement dans le Sud de la France. Avec la sécheresse, on trouve également le bolet radicant et le bolet satan.

On trouve aussi la lacrymaire veloutée, la collybie radicante ou le polypore soufré. »

Le JHM : La forêt souffre de la sécheresse… Pensez-vous que ce soit pire qu’en 1976 ?

M. M. : « La forêt est triste ! Je ne l’ai jamais vue à ce point-là… En 1976, les pelouses étaient rousses, mais la forêt n’était pas aussi mal. La feuillaison est précoce. D’ici trois semaines, les arbres auront tout perdu. Les hêtres supportent mal la chaleur. Quant aux épicéas, ils sont victimes des scolytes… »

Le JHM : La chaleur et la sécheresse sont-elles préjudiciables aux champignons ?

M. M. : « Les champignons ne poussent pas ou poussent moins. Mais dès que les conditions favorables sont là, ils repoussent avec vigueur. En Suisse, à la mi-août, il a plu et des centaines de kg de cèpes ont poussé. Il s’est passé la même chose, cet été, en Côte d’Or, dans le Jura et dans les Vosges. Mais pas en Haute-Marne ! »

Le JHM : L’exposition mycologique est retardée ? Est-ce en raison de la sécheresse ?

M. M. : « Il y a deux raisons à cette décision de l’association : les deux premiers dimanches d’octobre sont toujours chargés en manifestations. Avec cette sécheresse, il serait difficile de trouver de nombreuses variétés de champignons différents. Nous avons donc décalé. Le rendez-vous est donc fixé les 19 et 20 octobre, salle du Patronage laïque, à Chaumont. Nous avons eu 200 visiteurs l’année dernière. Nous espérons en avoir au moins autant, sinon plus ! »

Propos recueillis

par S. C. S.

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