Sécheresse : la vigilance est de mise
Depuis ce vendredi 16 juin, la Haute-Marne est placée en vigilance sécheresse. La nécessité de préserver la ressource en eau est bien là au regard de la chaleur qui perdure et des faibles précipitations.
La situation est grave, mais pas encore désespérée. Ce vendredi 16 juin, la préfète de la Haute-Marne, Anne Cornet, a pris un arrêté déclarant la vigilance sécheresse sur l’ensemble du département. Le niveau des eaux souterraines ou de surface est très en-deçà des normes attendues pour la saison. Le pire n’est jamais certain, mais après quelques années qui ont éprouvé les réserves hydriques, une nécessité s’impose : économiser la ressource tant que celle-ci est présente.
Dans les faits, aucune limitation des usages n’est pour l’heure prononcée. Il se pourrait cependant – dans le cas où les pluies annoncées pour cette semaine du 19 juin seraient peu importantes – que des interdictions soient annoncées, en fonction des bassins, « d’ici une quinzaine de jours », relève Xavier Logerot, directeur de la Direction départementale des territoires (DDT 52). Ce dernier précise qu’un « fort déficit est relevé dans le Grand Est. Dans le Sud, le manque d’eau s’atténue grâce aux orages ».
Les sols sont secs et les débits des cours d’eau ont chuté. Depuis le 15 mai, les précipitations – en dehors de celles très localisées au moment des orages du week-end dernier – ont été moindres.
Des cours d’eau au plus bas à cause de la sécheresse
Les communes tiennent bon concernant l’alimentation en eau potable. Directeur de l’Office français de la biodiversité (OFB), Vincent Montibert pointe les effets du double phénomène sécheresse + chaleur. « Sur les 30 stations haut-marnaises de l’Observatoire national des étiages (Onde), une enregistre déjà un assec et quatre sont en souffrance », s’inquiète ce dernier. Le prochain relevé mensuel est prévu cette semaine et il est fort probable que « cinq ou six stations enregistrent un assec ».
Dans un contexte où, comme le rappelle la préfète, Anne Cornet, « les nappes phréatiques partaient avec un déficit de 20 % de remplissage en début de saison », c’est forcément compliqué. Les bassins Saône amont et de la vallée de la Meuse sont les plus touchés.
Les orages annoncés seront-ils salutaires ? Rien n’est jamais certain. D’autant que les sols sont tellement tassés que les ruissellements sont redoutés.
Directeur de l’Office national des forêts (ONF), Jean-François Thivillier redonne le contexte pour la végétation : « Elle a bien profité des pluies de mars-avril; Cela a permis la progression des graminées. On se trouve aujourd’hui avec un sol très sec et une partie herbacée abondante et sèche qui fait redouter les feux. » Il ne se dit pour l’heure pas inquiet pour les arbres. A noter que cette situation aggrave encore la souffrance et les conditions de vie du frêne qui subit déjà de plein fouet la chalarose.
Si l’eau ne tombe pas en quantité suffisante, des mesures plus restrictives sont à attendre de la part de la préfecture avec des restrictions d’usage de l’eau d’ici quinze jours et, à moyen terme, l’interdiction de tirer des feux d’artifice pour la fête nationale.
S. C. S.
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