Se souvenir du massacre de 1944
Mercredi 24 août au soir, une cérémonie rendant hommage aux 17 civils fusillés de la tragédie du 24 août 1944 s’est tenue à la stèle du mail et dans le parc aux daims de Châteauvillain.
Cette commémoration de cette soirée funeste est celle qui est toujours la plus suivie par la population locale qui reste encore fortement marquée par cet évènement. « Il y a 78 ans, Châteauvillain a connu une tragédie qui a marqué les cœurs et les esprits. Son souvenir ne s’estompe pas, et nous sommes réunis pour rendre hommage aux 17 personnes fusillées, en y associant les otages, les morts en déportation, ainsi que toutes les autres victimes des actes de barbarie commis dans les villages voisins, depuis le débarquement des alliés, le 6 juin 1944 », indiquait Marie-Claude Lavocat, maire de Châteauvillain.
Ce soir du 24 août 1944, rassemblés dans le parc, certaines victimes ont été passées par les armes de l’armée allemande après une attente insupportable. Ceux qui ont tenté de s’enfuir ont été abattus sans sommation. D’autres ont été fauchés devant leur maison, en combattant l’incendie causé par des grenades jetées par les soupiraux des caves.
Cette cérémonie s’est déroulée dans un premier temps à la stèle du mail. C’est au pied de ce monument que des familles des victimes ont notamment déposé la première gerbe, suivi par le Souvenir français, la maire de Châteauvillain et la préfète Anne Cornet.
Dans un second temps, l’assemblée également constituée du directeur de l’Onac, la 6e batterie du 61e RA, la gendarmerie, les anciens combattants et associations patriotiques, les militaires en activité ou en retraite, les pompiers, les JSP, la fanfare l’Étoile lyrique de Dancevoir-Aubepierre et de nombreux élus locaux et habitants du secteur se sont rendus quelques dizaines de mètres plus loin, à l’intérieur du parc aux daims, à l’endroit même où les otages ont été exécutés. Avec ce petit rappel de la première magistrate « La stèle à l’extérieur du parc a été érigée lorsque le parc, propriété privée, était fermé au public. Ici la croix particulière est celle du garde-chasse du domaine, Charles Hector ». Et c’est à cet endroit où « l’inimaginable et l’inhumain » ont été commis que la lecture d’un témoignage de cette soirée a été lu par Angélique Coquard, adjointe au maire. Il s’agissait du témoignage de M. Baldantoni, « jeune apprenti boulanger, qui voulait s’assurer que sa famille était saine et sauve ».
A l’issue de cet émouvant récit, l’appel des noms des douze hommes fusillés dans la parc et des cinq hommes tués dans la bourgade a été effectué et accompagné par le dépôt, réalisé par des enfants, d’une rose pour chacun d’entre eux au pied de la croix.
Cet instant de recueillement a ensuite laissé place au traditionnel moment de convivialité permis par le vin d’honneur donné sous un chapiteau dressé au sein du parc et auquel tous les participants ont pris plaisir à se retrouver.