Se nourrir pour prendre soin de son corps au printemps
Alimentation. L’hiver s’accompagne souvent de plus de sédentarité et de moins de variété dans les fruits et légumes. Au printemps, le corps a alors besoin de se détoxifier. La naturopathe Alexandra Henrissat invite à cueillir et à manger des plantes sauvages.
« En hiver, on est plus sédentaire et les fruits et les légumes sont moins variés. Au printemps, le corps a donc besoin de nettoyer ce qu’il a accumulé », explique Alexandra Henrissat, naturopathe. L’adepte des cueillettes de plantes sauvages propose de faire « une omelette de Pâques avec des fleurs ». De manière plus traditionnelle, les plantes peuvent se consommer en tisane, en jus, mélangées avec des légumes et des fruits. La seule limite aux utilisations est l’imagination.
Le printemps est propice à une cure détox, basée sur des plantes hépatiques, afin de nettoyer le foie. « C’est comme la station d’épuration de notre corps, il faut l’aider ! » D’autre part, les températures étant peu clémentes, des rhumes se baladent encore. C’est donc également le moment de prendre soin de ses voies respiratoires.
Idées de recettes avec des plantes de printemps
Ail des ours, pâquerettes, tussilage, cressons de fontaines ou lierre terrestre, la nature haut-marnaise regorge de ressources bonnes pour la santé. Les pâquerettes apportent du calcium. Leurs boutons peuvent se consommer en vinaigrette et les feuilles du bas, les rosettes, peuvent agrémenter une salade. Par ailleurs, l’huile de pâquerette s’utilise en application sur le corps, comme l’arnica.
L’ail des ours possède des propriétés antiseptiques et hépatiques. Il aide à drainer et à détoxifier le corps, tout en participant à l’élimination des métaux lourds. Antioxydant, le cresson de fontaines regorge de vitamines, tout en prenant soin du foie.
Le tussilage, de la famille des pissenlits, apporte un goût de miel ponctué d’une légère amertume en agissant sur la toux et les infections respiratoires. Le lierre terrestre agit également sur ces points. Il se consomme en boisson. Il suffit de le laisser infuser une nuit avec du jus de pomme, éventuellement du vin blanc, et ajouter de l’eau pétillante juste avant de servir. Il peut aussi se manger en chips. Un peu d’huile d’olive, un passage au four et le tour est joué. Ou encore être consommé en produit brut, posé sur un fromage pour le parfumer.
Dès avril, la cueillette d’orties pourra commencer. La plante piquante nettoie la vésicule biliaire et, étant riche en magnésium, potassium, vitamines A, C et K, reminéralise le corps.
Suivre les saisons
Pour Alexandra Henrissat, la cueillette en nature est le meilleur allié d’une bonne santé. « Les plantes sauvages poussent là où c’est propice pour elles, elles sont donc plus riches que celles issues de l’agriculture. » Par ailleurs, pour se laisser guider les yeux fermés, rien de mieux que de regarder un calendrier des plantes de saison.
« Si on suit les saisons, la nature aura ce qui est bon pour nous. » Des produits se trouvant en supermarché ont aussi leurs bienfaits. Le romarin, le radis noir, le chardon marie ou les feuilles d’artichaut sont des exemples de plantes bénéfiques pour le foie.
Julia Guinamard
j.guinamard@jhm.fr
Naturel mais pas sans danger
« Même un cueilleur aguerri doit vérifier sa cueillette. On peut toujours prendre une mauvaise plante », pointe Alexandra Henrissat. Les néophytes doivent être particulièrement prudents en se faisant accompagner. « Il ne faut pas s’aventurer tout seul, même avec une application. J’en ai déjà testé. Quand je scannais une plante, une fois sur trois, c’était faux. »
Il faut notamment être vigilant avec l’ail des ours. Il se confond facilement avec le muguet, qui est toxique. Idem pour le lierre terrestre, différent du lierre grimpant qui est toxique. Par ailleurs, certaines plantes sont à utiliser avec parcimonie. C’est le cas du tussilage, un alcaloïde, qui peut avoir des conséquences néfastes sur le foie. Il ne faut donc pas en utiliser plus d’une fois par semaine, ou alors bien le mélanger. Autre cas de vigilance, les orties qui ne doivent pas être consommés en cas de prise d’anticoagulants.
De manière plus générale, il faut éviter de cueillir des plantes sauvages près des lieux de passages, notamment là où les chiens se promènent.