Se déplacer en fauteuil à Saint-Dizier, plus facile mais…
Michelle Otto souffre d’infirmité motrice cérébrale, et se déplace donc en fauteuil roulant. Si des difficultés persistent, la Bragarde assure qu’il lui est bien plus simple de se déplacer dans le centre-ville de Saint-Dizier aujourd’hui. Encore faut-il qu’elle puisse s’y rendre.
Nous aurions dû nous promener dans le centre-ville. Constater qu’ici, un trottoir était trop haut pour une personne à mobilité réduite, ou que là, au contraire, tout avait été savamment pensé pour faciliter l’accès pour les fauteuils roulants. Mais ça n’a pas été le cas. Mercredi 28 février, Michelle Otto attend à deux pas de son domicile de Marnaval. « Allons-y, le bus passe bientôt », lance celle qui souffre d’infirmité motrice cérébrale. Sauf que, quand vient le bus, peu après 10 h 20, il lui est impossible de monter dedans. La rampe électrique ne marche pas.
Résultat, la Bragarde de 59 ans et son fauteuil ne bougeront pas. « Je ne prends pas énormément le bus, trois ou quatre fois dans le mois. Mais souvent, la rampe ne marche pas », se désole la Marnavalaise. Elle poursuit : « C’est pas marrant, quand le car s’en va, et que nous, on reste là… »
Ce problème, qui ne touche que ce bus, est admis par Ticéa. « Parfois, la rampe ne fonctionne pas quand elle est électrique, jamais quand elle est manuelle. Tous nos transports sont accessibles aux personnes handicapées, c’est une obligation. Ce genre de cas arrive, mais c’est rare », assure-t-on du côté de la régie de transports en commun. Manque de chance donc, le seul bus qui fait défaut est celui que nous aurions dû prendre. L’envoi d’un transport à la demande est alors diligenté. « Il est arrivé un quart-d’heure plus tard », explique Ticéa. Sauf que Michelle Otto, ayant perdu espoir, a déjà plié bagage. Il faut dire que le mercure n’est pas des plus cléments, ce matin-là.
Pour les personnes en fauteuil, du mieux
Qu’à cela ne tienne, Michelle Otto est parfaitement habilitée à dépeindre les difficultés qu’elle rencontre lorsqu’elle se promène dans Saint-Dizier. « Quand il fait bon, j’aime bien me balader derrière le Deauville », sourit-elle, avant de saluer l’accessibilité de lieux comme Muse ou les Fuseaux – « même si, pour la sécurité, on se met tout en haut, donc parfois on ne voit pas très bien la scène ».
Problématique inverse au cinéma, où elle se rend souvent, et dont l’accessibilité n’est pas remise en cause, mais qui contraint les personnes à mobilité réduite, et donc en fauteuil à être au premier rang, pour des raisons de sécurité là encore. « J’aime beaucoup y aller, même si c’est vrai que des fois ça fait mal aux yeux », s’amuse la Bragarde.
Elle ne trouve pas grand-chose à redire sur le centre-ville, où les trottoirs sont larges et accessibles pour les fauteuils. « Les magasins du Chêne-Saint-Amand, c’est impeccable, avec les portes automatiques, je peux y aller facilement », poursuit-elle. En revanche, certains commerces de l’hyper-centre restent désespérément inaccessibles, car dotés d’une ou plusieurs marches. « Dans l’ensemble, c’est bien mieux que quand je suis arrivée, en 1986 », salue Michelle Otto. Elle aimerait seulement pouvoir mieux se déplacer seule, notamment les dimanches ou en soirée. Et que cette satanée rampe soit réparée.
Dorian Lacour