Territoire : les élus du Syndicat mixte nord Haute-Marne se projettent
TERRITOIRE. Une nouvelle réunion du Pays nord Haute-Marne sur le Schéma de cohérence territoriale (SCoT) s’est tenue au lycée Saint-Exupéry, vendredi 8 décembre. Au programme de cette dernière entrevue de l’année, la démographie et l’habitat.
Après une réunion découpée en ateliers participatifs, lundi 23 octobre à Joinville, les élus du Syndicat mixte nord Haute-Marne ont de nouveau planché, vendredi 8 décembre, dans la salle de conférence du lycée Saint-Exupéry. Thème du jour : la démographie et l’habitat. « On est dans la poursuite des échanges », indique Léa Grosperrin, directrice d’études chez Merc/At (lire en encadré), qui, avec ses équipes, a présenté à la quarantaine d’élus présents des prospectives sur l’état du territoire pour l’année 2050.
Retard de financement
Nombre d’habitants, de logements vacants, de logements neufs à construire… Autant de données, pas euphoriques – 42 630 habitants pour l’agglo bragarde et 8 590 pour la Codecom joinvilloise dans 27 ans – que les élus doivent assimiler pour mettre en œuvre des projets politiques sur plusieurs décennies. « L’idée est de savoir quel cap de développement du territoire serait adopté », poursuit la spécialiste, qui ne donne aux responsables politiques que des outils pour y voir plus clair.
D’autant qu’il est compliqué de se projeter, alors que les enveloppes financières, consécutives à la loi Climat et résilience, qui impose aux Sraddet (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires) une stratégie, ont pris du retard et ne seront connues qu’au premier trimestre 2024. Les contours des finances allouées par l’État dans chaque territoire seront alors définis. « Le but est de viser la plus forte sobriété foncière, que ce soit des projets de développement économique, d’habitat ou d’équipement. Il s’agit de savoir comment va se repartir, à l’échelle des différents SCoT, les enveloppes allouées aux intercommunalités », résume Léa Grosperrin.
Pour les élus, et cela s’est ressenti lors de la réunion de vendredi, le plus dur est d’accepter que la donne a changé sur plusieurs points. Sur l’habitat par exemple, on est plus sur la même réalité des lotissements ou du logement individuel, comme a pu répondre le cabinet de conseil suite à une remarque de Jacky Garnier, élu bragard. « L’exercice de prospective est doublement complexe. On demande aux élus, qui ont du mal à se projeter, d’être visionnaires sur une enveloppe pas encore définie », reconnaît Léa Grosperrin.
Devant une assistance parfois inquiète, Franck Raimbault, le président du Syndicat, a tenu à rassurer ses confrères, aussi bien sur les investissements évoqués que sur les projections du cabinet. Si les deux intercommunalités ont des dynamiques différentes, les deux ont la même commande publique : viser le maintien de la population, « ce qui est extrêmement ambitieux », ajoute la spécialiste. « Ce sont des élus de terrain, ils se rendent bien compte des complications, d’autant que les perspectives ne sont pas encourageantes. Leur travail est de penser des aménagements différents de ceux qu’ils connaissent depuis des décennies, c’est compliqué. Mais c’est à eux de se réinventer. »
N. F.
Un accompagnement au long cours
L’accompagnement a commencé en 2018 et il court jusqu’au milieu de l’année 2024. Merc/At, société du Groupe Citadia, est un cabinet de conseil en politiques publiques de l’habitat et programmation immobilière. Elle travaille depuis cinq ans en collaboration avec le Syndicat mixte nord haut-marnais à l’élaboration de son Schéma de cohérence territoriale. Le SCoT, ou le dessein du territoire du Syndicat – qui englobe l’Agglomération Grand Saint-Dizier, Der et Vallées et la Communauté de communes du Bassin de Joinville en Champagne – pour les décennies à venir. Vaste programme. Alors pour faire des prospections sur l’habitat, la démographie, la situation économique et sociale du territoire et les besoins de ses habitants, il faut se réunir, « au moins une fois par trimestre », indique Léa Grosperrin, directrice d’étude chez Merc/At.