Savourer l’instant – L’édito de Christophe Bonnefoy
Quand le bâtiment va, tout va, a-t-on coutume de dire. Par extension, quand le marché de l’emploi se porte bien, tout devrait donc aller pour le mieux ! Et pour le coup, le taux de chômage est au plus bas. L’année 2021 s’est achevée sur un taux inespéré : 7,4 %. Une embellie – durable – en ces périodes troubles ?
Tout dépend comment les chiffres sont analysés. Il s’en trouvera ainsi toujours, à tort ou à raison, pour venir systématiquement modérer les ardeurs du Président futur candidat. Trop beau pour être vrai, diront-ils, surtout s’ils sont adversaires d’Emmanuel Macron et eux-mêmes postulants à l’Elysée. Les chiffres tombent en effet à pic pour celui qui se reverrait bien repartir pour cinq ans. Tout comme, dans un autre domaine, l’allègement des restrictions liées au Covid est, aussi, quoi qu’on en dise, une façon d’entrer en campagne de manière on ne peut plus positive. Mieux que les discours, presque.
Selon les experts, le quoi qu’il en coûte a fait son office. Mais qui dit coûter, dit payer la facture. Car jusqu’à maintenant, l’exécutif a largement ouvert les vannes, mais devra forcément un jour les refermer. Avec quelles conséquences ? De la même manière, les chiffres font apparaître des créations d’emploi boostées par les contrats courts et l’intérim. C’est mieux que rien. Mais ça reste forcément précaire, d’une certaine manière.
Reste qu’on préfère évidemment entendre ce genre de nouvelles que l’inverse. Evidemment. On préfère apprendre que les principales victimes du chômage – les jeunes – sont cette fois les principaux concernés par cette baisse historique. Bouteille à moitié vide ou à moitié pleine ? Savourons. Pour une fois que les chiffres ne restent pas en travers de la gorge… Comme on dit, ce qui est pris n’est plus à prendre…