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Savons : le Ô-Marnais, si bien né

Le Ô-Marnais, savon de Mareilles de son état, séduit par ses qualités intrinsèques car fabriqué artisanalement suivant une méthode de saponification à froid. Estelle Dauphin, qui le fabrique, prépare dans la même veine un sérum très attendu…

Le « s » que l’on pourrait croire facétieux ne s’est pas égaré dans la savonnerie de Mareilles. Nous sommes bien à Mareilles, entre Andelot et Chaumont, où un projet typiquement haut-marnais est en train de s’épanouir.

Le visiteur admis – dûment harnaché des surchaussures, de la blouse et de la charlotte légales – dans le laboratoire d’Estelle Dauphin, à Mareilles, ne manquera pas d’être saisi par deux choses : la blancheur et la propreté de la pièce (mais bon : c’est une salle blanche !) et le délicieux parfum de menthe poivrée qui règne. Tout s’explique : nous sommes dans une savonnerie qui répond aux strictes règles d’hygiène liées à la fabrication de produits cosmétiques. Quant à la menthe poivrée, elle entre dans la composition d’un des produits vedettes de la savonnerie de Mareilles.

Estelle a mis à profit les contrariétés du premier confinement pour créer son savon, sa savonnerie, son entreprise. Mais surtout pas n’importe quel savon : le sien, Ô-Marnais de marque, est haut-marnais par essence : la quasi-totalité des produits convoqués par la recette exclusive d’Estelle sont naturels et fournis par des producteurs de notre territoire. Le produit de base, l’huile, est pressée à froid par celui-là même qui cultive les graines (tournesol, chanvre, cameline, colza) au Gaec Miot à Pierrefontaines. Tous les produits sont de qualité alimentaire : ce savon, on en mangerait !

Un mélange savamment dosé qui active le processus de saponification à froid : une réaction chimique se produit entre l’huile et une base, dans ce cas la soude. A la fin du processus, le mélange s’est transformé en huile saponifiée (le fameux savon attendu), en glycérine et en eau. En dernière étape, Estelle ajoute le parfum et l’huile de sur-graissage qui restera intacte. Elle ne chauffe rien. La nature s’en charge qui fait monter seule la température du produit dans les moules. Quarante-huit heures plus tard, elle démoule une texture parfumée qui ressemble à du beurre. Les savons sèchent alors durant cinq semaines dans des conditions d’hygrométrie et de température hyper-contrôlées. Ces impératifs-là expliquent que pour l’instant, c’est au printemps et à l’automne qu’Estelle concentre sa production, à raison de 135 savons par tournée et de deux tournées par semaine.

Une des caractéristiques essentielles des savons estampillés Ô-Marnais réside justement dans l’origine très « terroir » des composants : le miel provient de Signeville, s’il vous plaît ! La menthe poivrée, l’huile, etc : 90 % provient de Haute-Marne, de producteurs attachés à la qualité naturelle de leurs produits. La durabilité du savon est garantie un an avant qu’il ne commence à perdre certaines de ses qualités.

Les savons « Le Ô-Marnais » sont distribués dans certaines pharmacies, dans les offices de tourisme, dans les magasins de producteurs, dans les filières écolo ou bio. Qu’on ne s’égare pas : ceux qui les achètent, les consomment ou les offrent, choisissent résolument ces savons pour leurs qualités intrinsèques. Et s’ils y reviennent, ce n’est pas nécessairement pour le côté made in 52. Cette qualité a déjà séduit certains comités d’entreprise (Bongrain à Illoud), certaines communes (Reynel, Vignory etc.) ou encore le Conseil départemental pour ses agents. Estelle Dauphin est aussi présente sur certains marchés.

Ce n’est pas fini. L’aventure va très bientôt se prolonger avec la sortie d’un nouveau produit : un sérum huileux destiné au visage. Dans une huile vierge de caméline soigneusement sélectionnée, elle fait macérer un pistil de safran (élevé en Haute-Marne, vous l’auriez parié) avec de l’huile essentielle de géranium Bourbon. Le tout présente des vertus antioxydantes reconnues. Ce sérum présenté dans un flacon élégant (le précieux pistil composé de ses trois filaments est visible) est attendu durant ces prochaines semaines.

Les savons d’Estelle, le sérum dont elle peaufine la mise au point et le packaging relèvent d’une démarche écologique, économique, éthique et responsable. Plutôt dans l’air du temps, non ?

Dominique Piot

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