Savoir-Faire : bourse contre installation pour les étudiants en médecine
SANTE. La communauté de communes des Savoir-Faire lance une expérimentation originale pour renforcer une attractivité médicale, en proposant une bourse mensuelle conséquente, dès la deuxième année de faculté de médecine, à tout étudiant qui s’engagerait ensuite à s’installer, comme médecin généraliste, sur le territoire, pour un minimum de cinq années.
La terminologie consacrée est « indemnité d’études et de projet professionnel ». Mais Eric Darbot préfère celui de « bourse ». « Tout le monde, ainsi, comprend de quoi il s’agit », sourit le président de la communauté de communes des Savoir-Faire (CCSF). Et cette bourse-là a, peut-être, de quoi solutionner, au moins en partie la déshérence médicale de plus en plus menaçante sur le territoire des Savoir-Faire, à l’instar de ce qui se passe à l’échelle du département. Il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant : en échange de cette bourse, pour le moins conséquente, l’étudiant en médecine générale s’engage à s’installer, pour une durée minimale de cinq ans, sur le territoire de la CCSF au sortir de son internat.
Le dispositif — qui se veut « expérimental », insiste Alexandre Multon, vice-président de l’intercommunalité — a été voté à l’unanimité, après une heure de débats, lors de la dernière session du conseil communautaire (voir notre édition du samedi 22 juillet). « Il se présente sur trois niveaux : un accompagnement individuel sous forme de bourse, sur le plan financier, un possible accompagnement global sur un projet collectif, par exemple de type maison de santé, et enfin la mise en place de moyens d’accompagnement », explicite Eric Darbot. « Il y a un véritable projet d’installation, collectivement ou individuellement. Ce n’est pas simplement “on donne l’argent et on verra bien s’ils tiennent leur promesse”. Il y aura un véritable suivi », renchérit Alexandre Multon, avant de préciser que la carotte s’accompagne aussi d’un légitime bâton : « S’il n’y a pas d’installation, il y a remboursement ».
Jusqu’à 1 200 euros nets par mois
Il n’en demeure pas moins que la carotte, justement, est alléchante. Le dispositif est accessible à partir de la deuxième année d’études en médecine, et plusieurs palliers de bourse mensuelle sont prévues. De la deuxième jusqu’à la quatrième année, le versement sera de 1 200 euros nets par mois. De la quatrième à la septième année, il tombe à 400 euros « car il vient en complément d’un dispositif de l’Etat à 1 200 euros par mois, pour tout projet d’installation en zone sous-dotée, ce qui est le cas de notre territoire », décrypte Eric Darbot. Puis, pour les trois dernières années, le montant repasse à 1 000 euros nets mensuels, en complément des rémunérations d’internat.
L’expérimentation s’adresse à tout étudiant en médecine, quelle que soit la faculté et quel que soit son lieu de résidence. Elle peut être entamée à partir de n’importe quelle année, à compter de la prochaine rentrée scolaire. « Je vais déjà rencontrer une étudiante en quatrième année, qui est intéressée pour conclure un engagement », indique le président Darbot, qui évalue à 50 000 euros le possible budget annuel. Pour l’heure, le dispositif ne s’applique qu’aux futurs médecins généralistes : « Mais si l’expérience s’avère concluante, nous l’étendrons peut-être à certaines spécialités ».
N. C.