Les murs ont la parole : saviez-vous que…
Si on connaît la grande histoire de la cité fortifiée et de ses principaux monuments, il est toujours intéressant de s’attarder sur des petites anecdotes, concernant notamment leur usage… En voici deux exemples… En route pour la porte Henri IV !
Elle est la plus médiévale des portes de la forteresse, et ouvre sur l’ancien quartier des tanneurs. Au XVIIe siècle, les clefs de cette porte, la porte Henri IV, et de sa herse étaient confiées à des habitants « fidèles et soigneux » demeurant près de cet ouvrage. Réglementairement, les heures d’ouverture de ces portes étaient 4 h -21 h en été et 6 h – 19 h en hiver. Autre détail, en 1646, les gardes-porte étaient habillés d’une jupe aux couleurs de la ville. Et le 16 mai de cette même année, « les receveurs préposés aux portes pour prendre les billets du droit des grains demandent sans l’obtenir une pareille jupe ».
Protégeant cette porte se dresse la tour Virot. De tels ouvrages étaient originellement pourvus d’une iconographie soignée et clairement référentielle : armes du roi, de la ville, de l’évêque ou du gouverneur de la province. La tour Virot ne faisait pas exception : en novembre 1481, 193 feuilles d’or, une demi-once (environ 15 grammes) de poudre d’azur fin sont achetées pour décorer les écussons du roi et de la ville ainsi que les deux bannières placées sur cet ouvrage. Ces fournitures sont demandées à Jehan Thibault, « prètre chappellin en l’église de Langres » qui exécuta lui-même ces travaux de décoration.
Hormis quelques ouvrages importants (tour de Navarre, tour Saint-Ferjeux), et en l’absence de dénomination officielle, la plupart des tours avaient plusieurs noms. L’actuelle tour Virot s’est ainsi appelée : tour neuve de Sous-Murs, tour de Baudricourt en de Tour de la Dizaine. Source : David Covelli, Service patrimoine – Pays d’art et d’histoire.
De notre correspondante Angélique Roze