Santé : les syndicats de retraités passent à l’offensive
Mobilisation. CGT, CFE-CGC, FSU, Unsa, Solidaires… Les organisations syndicales de retraités ont travaillé deux ans sur les questions de santé et particulièrement sur les déserts médicaux. Parce que « le statut quo n’est plus admissible », elles lancent une pétition.
Les organisations syndicales sont unies autour d’une même cause : la santé des habitants de Haute-Marne, parents pauvres, très pauvres, selon elles, en matière d’offre de soins.
Voilà deux ans que les syndicats (CGT, CFE-CGC, FSU, Unsa et Solidaires) ont pris leur bâton de pèlerin pour aller auditionner et alerter « tout ce que la Haute-Marne compte en matière de responsables politiques, d’élus locaux » sans oublier les pouvoirs publics. Ordre des médecins, préfète de Haute-Marne, ville et agglo de Chaumont, Grand Langres, agglo de Saint-Dizier-Der et Blaise, Conseil départemental, Conseil régional… Les interlocuteurs ont été nombreux.
Quand l’ARS ne donne pas suite
L’ARS (agence régionale de santé) n’a pas donné suite aux diverses sollicitations des retraités, « c’est méprisant pour toutes les personnes que nous représentons », dénonce l’intersyndicale. Manque à l’appel de la consultation, les Parlementaires, sénateurs et députés dont les nouveaux élus. Richard Vaillant (retraités CGT) tranche : « ce qui nous intéresse c’est l’avis des élus locaux. Les Parlementaires, on sait ce qu’ils votent dans leurs assemblées. »
Les organisations syndicales veulent aujourd’hui créer un rapport de force. Elles souhaitent aussi faire réagir la population.
D’où le lancement d’une pétition qui sera largement diffusée, « chacune de nos organisations va la faire circuler. On pourra la signer en ligne et il y aura des actions sur le terrain », détaille Richard Vaillant. Les retraités CGT de Chaumont seront sur le marché samedi matin. La pétition part d’une idée simple. « Le statu quo n’est plus acceptable », souligne Jean-Claude Ancelin (Unsa).
Les incitations financières ont prouvé leur inefficacité
Les organisations syndicales ne détiennent pas la solution miracle -personne d’ailleurs- mais veulent que les Haut-Marnais ne subissent plus sans rien dire. « Depuis des années, l’Etat a laissé se développer des concentrations de médecins dans certains territoires, et des déserts dans d’autres comme chez nous en Haute-Marne. Aujourd’hui, la question d’une meilleure répartition de ces professionnels est cruciale et vitale », est-il mentionné dans la pétition.
Les syndicats ne tranchent pas le débat : doit-on ou non obliger les jeunes médecins à s’installer dans des zones sous-dotées ?
Les retraités ne veulent pas entendre parler de « coercition » mais de « vrai dialogue » en soulignant que les incitations financières ont prouvé leur inefficacité. « Une véritable politique nationale de santé publique doit être mis en place pour garantir un égal accès aux soins. Les conventionnements par la sécurité sociale de médecins libéraux (…) qui s’installent doivent être temporairement réservés aux secteurs sous dotés », préconise la pétition. Le débat est ouvert.
C. C.
Vite lu
Les syndicats de retraités lient cette question des déserts médicaux à celle des hôpitaux. « Sans hôpitaux publics forts et de qualité il n’y aura pas d’installation de médecins de ville. »