Santé à Chaumont : les maladies sexuellement transmissibles en recrudescence
Les maladies sexuellement transmissibles sont en recrudescence de par un relâchement du côté des plus jeunes et des plus âgés et du fait de la crise sanitaire. A l’hôpital de Chaumont, des dépistages et diagnostics sont possibles au centre gratuit. Explications.
Même si elles ne font pas la une de l’actualité et passent au second plan actuellement, les infections sexuellement transmissibles restent un problème sanitaire épineux. Non le Sida n’a pas disparu ainsi que les hépatites. Le problème s’est même amplifié ces 18 derniers mois avec la Covid qui a créé des retards de prise en charge.
Pour ces raisons, le centre hospitalier de Chaumont organise des points d’information tenus par des sages-femmes de la maternité. L’un a eu lieu la semaine dernière et l’autre se déroulera le 15 octobre, de 10 h à 18 h. Pour toutes les questions autour de ce problème de santé ou pour un dépistage, il faut oser demander.
Fort développement des MST
Pour le centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic, Mélanie Foissey et Chloé Consigny, toutes les deux sages-femmes, expliquent que les infections sexuellement transmissibles sont en fort développement. Elles précisent aussitôt que les maladies liées au sexe ne sont pas seulement le Sida ou les hépatites.
Elles évoquent, en particulier, la chlamydia et le gonocoque qui ont l’extrême inconvénient d’être, la plupart du temps, des maladies asymptomatiques. Les personnes sont infectées sans forcément le savoir et transmettent la bactérie de partenaire en partenaire. Les quelques symptômes possibles sont des brûlures urinaires et des démangeaisons au niveau des organes génitaux et du rectum. Le plus gros problème est que ces infections sexuelles peuvent causer des problèmes de fertilité si elles ne sont pas diagnostiquées et traitées.
Mélanie Foissey précise aussi que la transmission de la chlamydia et du gonocoque concerne toutes les pratiques sexuelles. La pénétration n’est pas la seule concernée mais aussi les contacts de peau à peau ou de langue à peau.
Les deux sages-femmes notent un net relâchement dans la prévention de ces maladies. Pour le Sida, elle note la diminution du recours aux préservatifs alors qu’il est le seul moyen pour ne pas contaminer son partenaire. Elles le répètent : « ce n’est pas parce que l’on en parle moins que des traitements ont été trouvés. On meurt encore du Sida ».
Le réflexe préservatif
Chloé Consigny fait remarquer que les 25/40 ans ont le réflexe “préservatif” car ils sont de la génération Sida alors que « les jeunes se sentent moins concernés et que les plus âgés n’ont pas la culture “préservatif” au moment où ils changent de partenaires ».
Pour toutes ces raisons, les deux sages-femmes conseillent de « ne pas hésiter à se faire dépister ». Au centre gratuit (voir encadré), il est question de dépistage mais aussi de sexualité, de relation amoureuse, de contraception. L’accompagnement va jusqu’au traitement des infections qui sont, en l’occurrence, assez faciles (sauf pour le VIH). « Plus la maladie est prise tôt et plus les traitements sont faciles ».
Le centre mène même des opérations “hors les murs”, dans des collèges ou lycées pour parler relation, consentement, estime de soi et réseaux sociaux.
Frédéric Thévenin –f.thevenin@jhm.fr
Accès au centre
Le centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic est animé par le personnel de la maternité de l’hôpital de Chaumont. Les sages-femmes qui y participent sont chapeautées par des médecins référents.
Le centre est ouvert les lundis de 9 h à 12 h, les mercredis de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h et les vendredis de 14 à 17 h sur rendez-vous, au 03.25.30.70.11. Il sera de nouveau accessible sans rendez-vous lorsque la situation sanitaire sera revenue à la normale.