Sans fin – L’édito de Christophe Bonnefoy
Si les actes terroristes perpétrés sur le sol français sont malheureusement récurrents, histoire d’affirmer encore, à coups de macabres sursauts, la capacité de nuisance islamiste, les débats qui leur succèdent le sont également.
On est habitué désormais à ces attaques d’individus isolés tout autant qu’on se sent impuissant devant l’apparente impossibilité de prévoir leurs actes. Et de les empêcher donc. C’est là toute la différence avec une guerre, au sens premier du terme, qui met face à face des armées aux stratégies identifiées. L’attaque au couteau et au marteau de samedi soir ne déroge pas à la règle, qui avec le recul prouve que les individus qui se réclament de l’idéologie islamiste – façon de parler – peuvent frapper n’importe où, n’importe quand. Mais aussi réactive des débats presque sans fin sur ce qui est dénoncé comme du laxisme. L’assaillant de samedi avait déjà été condamné pour des projets d’attaque. Mais il avait purgé sa peine. Il était fiché S. Mais comment avoir l’œil sur tous les fichés S du pays. Certains auront vite dénoncé sa nationalité sans savoir. Il était français…
Evidemment, on pourra toujours discuter de la longueur des peines prononcées à l’encontre de tels individus ou remettre en question la gestion des fichés S… Mais dans une démocratie, la loi est la loi, impossible de trouver de petits arrangements avec les textes. Certains le déploreront, pour le coup. Ou surtout demanderont que les textes soient rediscutés. C’est une autre histoire.
S’ajoute, dans le cas de l’assaillant de samedi, suivi pour troubles psychiatriques, une autre gestion : celle de pathologies dont on a bien du mal à définir la part dans le passage à l’acte. Brandies par les défenses pour tenter d’atténuer la responsabiltié, parfois, ou a contrario pour dénoncer les ratés du corps médical…
En attendant, psychologiquement dérangé ou à l’inverse tout à fait conscient de ses actes, l’assaillant de samedi soir aura ôté la vie à un touriste qui n’avait rien demandé à personne.
c.bonnefoy@jhm.fr