Sans détour – L’édito de Christophe Bonnefoy
Brive, hier, 42,1 degrés. (Triste) record battu. Assemblée nationale, le même jour, arrivée de Greta Thunberg devant les députés. Accueil plutôt tiède. Glacial, carrément, de la part de ceux qui avaient choisi de reléguer la jeune militante au statut de gourou manipulé, ou même d’usurpatrice, en boycottant son discours. C’est tout le paradoxe entre la réalité d’un réchauffement climatique dont chacun de nous subit les conséquences au quotidien et le mépris dont ont fait preuve certains, qui parlent beaucoup sans toujours agir. Et en tout cas pas efficacement.
La Suédoise de 16 ans n’y est pas allée par quatre chemins, face aux attaques. « Vous n’êtes pas obligés de nous écouter, nous ne sommes que des enfants, après tout »… Ironique, implacable, sans pitié même pour les donneurs de leçons. Et de développer. En substance : « Vous n’êtes pas obligés de nous écouter (…) mais écoutez au moins les scientifiques ». L’estocade finale, chiffres à l’appui.
Alors certes, on peut toujours reprocher à la demoiselle de ne donner que dans le pire. Les faits lui donnent pourtant raison. Notre petite planète bleue s’abîme, au rythme d’un cheval au galop. Enjeux politiques différents et diversité des acteurs mondiaux obligent, ça n’est qu’au petit trot qu’on nous propose des solutions. Le court terme face au moyen ou long terme.
Greta Thunberg, hier, n’aura pas fait l’unanimité. Il fallait s’y attendre. Mais plus inquiétant selon la réponse qu’on apporte à la question suivante : aura-t-elle fait bouger les lignes ? Pas sûr.
Au moins aura-t-elle alimenté le débat. Tant qu’il n’est pas éteint, on peut toujours entretenir l’espoir. Maigre. Mais c’est déjà ça.