Sanitaire et médico-social : le privé non lucratif se mobilise
Mobilisation. Offre de soins ou accompagnement des publics fragiles dans les structures sanitaires, médico-sociales et sociales, le secteur privé à but non lucratif gère un grand nombre de places ou lits en Haute-Marne. Aujourd’hui, le secteur est mobilisé et dénonce une forme de distorsion de concurrence avec le secteur public.
La FEHAP est mobilisée ce mercredi 28 septembre. Cette fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne du secteur privé non lucratif espère se faire entendre. Elle veut faire toucher du doigt le poids qu’elle pèse au niveau de la gestion des places et lits dans les secteurs sanitaires, médico-social et social. Les établissements gérés par des structures (associations, fondations, mutuelles etc.) sont nombreux sur tout le territoire. Sans eux, ce sont des pans entiers de l’accompagnement et de la prise en charge de publics fragiles qui pourraient disparaître. En Haute-Marne, les chiffres sont éloquents : 100 % des places pour les enfants en situation de handicap par exemple ou encore 93,4 % des structures au titre de la protection de l’enfance.
« Nous remplissons une mission de service public au même titre que les établissements publics. Dans nos structures, il n’y a pas d’actionnaires, personne ne gagne de l’argent et s’il y a un bénéfice, il est réinjecté dans la structure », souligne Laurent Hubert, délégué départemental FEHAP pour l’Aube et la Haute-Marne.
L’errance des personnels
La difficulté rencontrée par les structures repose en bonne partie sur les problèmes de recrutement de personnels. Alors que le Ségur de la santé a permis de revaloriser les salaires de certains personnels des établissements de santé publics, le privé non lucratif n’a pas immédiatement été intégré dans cette démarche. Pour Laurent Hubert, on peut clairement parler de distorsion de concurrence entre le public et le privé non lucratif alors que les métiers sont les mêmes. Dans des secteurs déjà en tension, comment attirer concrètement une aide-soignante dans un Ehpad associatif alors qu’elle sera, du fait de la convention collective, moins bien payée que dans un établissement public ? La FEHAP cite un chiffre : 12 000 euros annuels de différence pour une aide-soignante avec 20 ans d’expérience.
Les rattrapages opérés ne suffisent pas. « On a créé peut-être involontairement de l’errance du côté des personnels », regrette Laurent Hubert. Il ne cache pas que certaines structures sont en difficulté pour maintenir leurs équipes « avec des fermetures de lits cet été ou des diminutions de services dans les interventions à domicile. » Le secteur privé à but non lucratif tire la sonnette d’alarme. Et espère être tendu lors de cette journée d’action.
C. C.
En Haute-Marne : 1740 salariés
Le privé non lucratif est assez fortement présent en Haute-Marne. Il représente 43,7% des capacités (lits et places) des secteurs sanitaire, médico-social et social (contre 53% pour le public et 3,3% pour le privé lucratif). La FEHAP donne des chiffres. Sur le champ médico-social et social, le privé non lucratif représente 54,7% des capacités dans le département. Il représente 88,7% des établissements pour adultes handicapés, 100% des établissements pour enfants handicapés, 79,9% des établissements et services pour adultes en difficultés, 93,4% des établissements de la protection de l’enfance et 18,7% des établissements pour personnes âgées. Il emploie 1740 salariés sur le département.