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Salon de l’agriculture : les retrouvailles

Depuis le 26 février et jusqu’au 6 mars, le Salon de l’agriculture va attirer des milliers de personnes. L’occasion, pour la Haute-Marne, d’effectuer une démonstration de force avec, en premier lieu, les éleveurs des races simmental et prim’holstein. Après une année d’absence due
au Covid, le Salon a pris des airs de retrouvailles
.

Des concours en hommage aux éleveurs
et à leur travail

Les trois simmentals représentant la Haute-Marne : Magicienne, Ohara et Opérette.

Trois élevages et trois vaches haut-marnaises ont participé au concours simmental du Salon. En première lactation, Ohara est arrivée troisième. Elle vient du Gaec des Amarons, à Rivières-le-Bois. En seconde lactation, Opérette est également troisième pour le Gaec Saint-Hubert de Pierrefontaines et, en troisième et quatrième lactation, Magicienne, du Gaec des Trois-Fontaines à Thivet, est arrivée deuxième.

Pour cette dernière, Patricia Bablon, l’éleveuse, considère comme un honneur de participer au concours et, « parmi ces lots de qualité, être deuxième n’est pas si mal… ». Elle explique aussi que Magicienne a donné naissance à des jumeaux lors de son dernier vêlage et que, de fait, il lui manquait 100 kilos pour performer. Patricia Bablon signe ainsi sa sortie de la plus belle manière puisqu’elle part à la retraite le 1er avril.

Pour l’ensemble des élevages, cette édition est placée sous l’angle des retrouvailles. Leur plaisir, à tous, est de présenter leur race dont ils sont les meilleurs ambassadeurs. La caractéristique de la race simmental étant sa mixité. Comme entendu, elle est une dernière race mixte en France mais elle en est fière à tel point que les concours élisent toujours la meilleure bouchère.
Les simmentals cumulent performances laitières et aptitudes bouchères. Or, chaque année, pour chaque troupeau, 30 % des vaches partent à la réforme et, lors de la vente, la qualité gustative de la viande permet de dégager une plus-value. Les kilos de carcasse de chaque vache ne sont pas anecdotiques d’après les éleveurs.

Mais, ce concours est aussi l’occasion, face à un public fourni, de rendre hommage aux éleveurs laitiers sur la brèche 24 heures sur 24 et tous les jours de l’année. Et, lorsqu’ils participent au Salon, ils s’engagent encore davantage avec des heures de préparation. « La passion les emporte ». Le Salon est aussi l’occasion de se retrouver et de sortir d’un quotidien parfois morose. Et lorsqu’une éleveuse de la communauté disparaît plus vite que prévu, tout le monde se sert les coudes en lui rendant hommage. Sur le ring, lors de cette évocation, comme dans toutes familles, tout le monde était saisi par l’émotion.

« Une fierté de présenter notre élevage »

Ohara, du Gaec des Amorons, est arrivée troisième.

Florian Oudot, éleveur de simmental à Rivières-le-Bois, a été sélectionné pour la première fois afin de participer au Salon. Il est installé depuis un an avec son père en Gaec (d’Amarons) et mène également un troupeau de quinze vaches allaitantes.

Pourquoi avoir quitté la ferme pour le Salon ?

Je suis passionné de concours. Depuis quatre ans, je fais les concours départementaux comme Chaumont. D’habitude, j’accompagne les éleveurs ici. Et cette année, j’ai pu amener une vache sélectionnée.

Que cela apporte-t-il à votre élevage ?

C’est une fierté de montrer notre élevage, de présenter la race, de discuter de notre passion. Le rêve d’un agriculteur, c’est de faire au moins une fois dans sa vie le Salon. Le prix, c’est que du bonus. Le grand prix, c’est déjâ d’être là.

Et qui est votre simmental ?

C’est Ohara, troisième de la section. Elle est née à l’élevage Claudon à Violot. Je tiens à le dire. Elle est arrivée chez moi à 1 mois.

Vous rencontrez beaucoup de monde, cela vous plaît-il ?

On rencontre d’autres éleveurs de la race, c’est intéressant et ça nous permet d’avoir un lien social qui manque. On parle aussi avec le public (…) De manière générale, on voit et on entend beaucoup de choses fausses sur notre métier dans les médias.

La filière viande simmental se met en place

Philippe Nolot a décidé de lancer, il y a quelques années,une filière viande. 

La simmental est connue pour sa production de lait alors qu’il s’agit d’une ancienne race mixte. Philippe Nolot, éditeur de livres et baigné depuis toujours dans le milieu agricole, a décidé de lancer, il y a quelques années, une filière viande. 

Un moyen de valoriser le travail des éleveurs. « Le problème, c’est que l’agriculteur voit partir sa bête mais il ne sait pas si sa viande est de qualité, ni où elle atterrit », explique-t-il. 
Mais aussi de mettre en avant un animal local, « les Haut-Marnais ne le savent pas : les premières simmentals viennent du département et de Côte-d’Or ».

Avec sa filière, « on s’occupe de tout, de l’élevage à la commercialisation. Nous voulons rassembler les agriculteurs et les transformateurs pour produire ce qui convient. On souhaite donc écouter le consommateur  et non pas produire pour produire ». Le maître mot de la filière, c’est la qualité et « le temps. Il faut du temps pour faire une viande de qualité ».

Plus d’une trentaine de bêtes ont été écoulées via la filière Vaches françaises, et dix éleveurs de Haute-Marne et de Côte-d’Or participent à cette marque, choisis par la filière. Le cahier des charges n’est pas simple à réaliser : « Il y a des pratiques différentes car elles s’adaptent au territoire ».
Outre la viande fraîche, une gamme de produits transformés devrait voir le jour, histoire de ne rien gâcher des carcasses.

La solidité paie chez les prim’holsteins

Les deux prim’holsteins du Gaec de la Coumière.

Pour la race prim’holstein, la Haute-Marne était représentée par deux jeunes vaches du Gaec de la Coumière, à Effincourt. Coum Jisa et Coum Pasta sont respectivement arrivées à la deuxième et quatrième places de leur section. Et, ce qui pourrait paraître décevant pour cet élevage habitué aux honneurs est, en fait, un grand bonheur. Quentin Varnier, l’un des membres du Gaec, explique qu’après deux ans d’absence le concours a beaucoup changé. L’élevage a parié sur de jeunes animaux. La sélection au niveau France était encore plus drastique et les critères des juges a beaucoup évolué. Quentin Varnier le dit : « Après la pause, les éleveurs étaient prêts à revenir et avaient encore plus envie. Ils ont encore davantage préparé les animaux. La sélection globale était de haut niveau et homogène ».

Le Gaec de la Coumière a mis deux vaches en concours un peu différentes. L’une s’appuyait sur sa puissance. L’autre était plus petite et c’est cette dernière qui a eu un meilleur résultat. Quentin Varnier donne l’explication : « Les juges font le choix de solidité et des vaches complètes d’un point de vue morphologique. Les animaux doivent correspondre à l’évolution des élevages comme l’accès au robot de traite ou le travail au quotidien ». Le toujours plus grand et plus gros est terminé. Une révolution dans l’élevage.

De nos envoyés spéciaux Marie-Hélène Degaugue, Caroline M. Dermy et Frédéric Thèvenin

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