Saisie de stupéfiants au cimetière de Bourbonne-les-Bains
Héroïne, cocaïne et cannabis étaient stockés au cimetière de Bourbonne-les-Bains. Par ailleurs mis en examen pour des faits de nature criminelle, deux habitants de la cité thermale répondront de l’accusation de trafic de stupéfiants le 28 juillet 2023.
Tribunal judiciaire de Chaumont, l’atmosphère est lourde, pénible, les vrombissements d’une débroussailleuse couvrent la voix du président Mathieu. Respectivement âgés de 45 et 34 ans, David S. et Romain G. s’avancent sous bonne escorte dans le box sécurisé aux prévenus. Appelés à répondre de trafic de stupéfiants, les deux habitants de Bourbonne-les-Bains sont placés depuis plusieurs mois en détention provisoire suite à une mise en examen pour des faits de nature criminelle. L’instruction est en cours. Le secret préside. Un secret fragilisé, David S. ramenant astucieusement ou maladroitement, c’est selon, le dossier à une dimension délictuelle en évoquant des « violences avec arme ».
Place à un dossier, pour le coup, de nature délictuelle. Substituant Me Charlot, Me Tribouley informe rapidement le tribunal de la volonté de Romain G. de faire valoir son droit à disposer d’un délai afin de préparer sa défense. Une volonté manifestement fragile. Le prévenu hésite. Me Tribouley coupe court à la réflexion du père de famille. « Je substitue Me Charlot, je n’ai pas connaissance du dossier et ne suis pas en mesure de plaider ». Un renvoi au 28 juillet 2023 fut notifié.
Quelques éléments auront transpiré de débats relatifs aux mesures de sûreté à mettre en place à l’encontre de prévenus d’ores et déjà placés en détention provisoire dans le cadre de leur mise en examen. L’affaire est pour le moins originale. A l’hiver 2023, la date n’a pas été précisée, les gendarmes mettaient la main sur 2,7 kg de résine de cannabis, 398 g de cocaïne et 123 g d’héroïne dissimulés, entre pensées et chrysanthèmes, dans le cimetière de Bourbonne-les-Bains. David S. et Romain G. seront mis en cause suite à la découverte d’empreintes génétiques et papillaires sur les contenants de cette importante quantité de stupéfiants.
Double maintien en détention
« Licencié pendant le Covid », marié, père de famille, sous le coup d’un sursis probatoire, David S. aurait « rechuté » suite à sa perte d’emploi. « J’ai été en Guyane, j’ai ramené de la cocaïne pour payer les traites de la maison », reconnut le prévenu. Le quadragénaire a été condamné à trois reprises pour trafic de stupéfiants. Sa dernière condamnation pour « importation » remonte à 2022. Sans emploi, incarcéré, ancien consommateur de cocaïne, Romain G. a quant à lui été condamné par le passé pour recel de vol, violence ou blessures involontaires par conducteur.
Les deux prévenus ont été placés en détention provisoire le « 9 février 2023 » dans le cadre d’un dossier de nature criminelle instruit à Dijon. Les prévenus sont en cage mais deux précautions valent mieux qu’une. Tel est le message adressé par madame le procureur Bras-Abarri. Les deux hommes pourraient être mis hors de cause ou placés sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’examen du dossier ayant motivé leur incarcération, alors, par sécurité, l’accusation requit un placement en détention provisoire dans l’attente du traitement de ce dossier de trafic de stupéfiants. Un appel suivi par le tribunal. Dans l’attente d’une éventuelle comparution devant une cour d’assises, les deux prévenus comparaîtront, le 28 juillet 2023, devant le tribunal correctionnel.
T. Bo.