Saisie de stupéfiants à Bar-le-Duc : 30 mois ferme
Dans notre édition du 3 février 2022, il était fait état d’un dossier relatif à une importante saisie de stupéfiants opérée, le 18 janvier 2022, à Bar-le-Duc (Meuse) au terme d’investigations ouvertes suite à une agression à l’arme blanche perpétrée à Humbécourt, en novembre 2021, dans le cadre d’un différend entre automobilistes. Plus de cinq kilogrammes de résine de cannabis et plusieurs centaines de grammes de cocaïne, héroïne ou MDMA avaient été découverts. La somme de 32 995 € « en billets de 50, 20, 10 et 5 euros » et des munitions avaient également été saisies. Placé en détention provisoire suite à plusieurs renvois d’audience, le prévenu a comparu, cette semaine, devant le tribunal correctionnel de Chaumont.
Assurant la défense du prévenu, Me Lignot a tenté de faire valoir la nullité de la procédure tout en rappelant qu’aucun élément ne pouvait attester du moindre trafic. Pour appel, les investigations avaient été ouvertes suite à la découverte, en novembre 2021, de « 100 grammes de kétamine » dans le blouson du mis en cause au soir de son hospitalisation suite à un coup de couteau porté par un automobiliste. « Les investigations, je pense notamment aux écoutes téléphoniques, n’ont pas permis d’apporter le moindre élément incriminant. (…) Oui, mon client utilise la messagerie cryptée Telegram, comme des millions de personnes, qu’elles soient délinquantes ou non. Est-ce une preuve qu’il a quelque chose à se reprocher ? En aucun cas ! (…) Mon client connaît un teufeur (amateur de rave-parties, Ndlr) qui consomme des stupéfiants. Et alors ? Dans ce dossier, le seul élément incriminant tient en la découverte de stupéfiants au domicile de mon client. (…) Monsieur Bigeard a décidé de faire valoir son droit au silence, ce droit n’a pas à se retourner contre lui ! Mon client n’est pas poursuivi pour trafic, mais il faudrait qu’il parte en prison pour cinq ans ? Cinq ans, c’est ce que ce prennent de gros dealeurs qui bousillent le contrat social en accumulant les profits. (…) Qui est au-dessus de lui ? Lui mettre cinq ans, une peine d’élimination, parce qu’on n’est pas parvenu à aller plus haut dans cette enquête ne me semble pas adapté. Mon client, c’est une mule, cet homme ne mène pas grand train, aucun produit de luxe n’a été retrouvé chez lui », aura martelé Me Lignot en réponse à des réquisitions à hauteur de cinq ans de prison ferme à l’encontre du récidiviste.
Condamné par le passé pour usage de stupéfiants, agression sexuelle, violence ou voyeurisme aggravé, Jérôme Bigeard, chauffeur routier de profession, a été condamné à trente mois de prison ferme.
T. Bo.