Saint-Valentin : le musée Guy-Baillet à cœur ouvert
Le musée d’art et d’histoire Guy-Baillet a célébré, pour la première fois, la saint Valentin, à travers une visite guidée et une conférence qui ont attiré les foules aimantes, pour découvrir l’amour à travers les âges en général, et à l’époque romaine en particulier.
« Je crois que c’est la première fois que nous proposons, avec l’association des Amis des musées, une conférence interdite aux moins de 18 ans ». Tout sourire, Olivier Caumont, conservateur des musées de Langres, a ainsi lancé la conférence de Claire Serrano sur le thème du sexe dans l’Antiquité romaine. L’assistance, bien nourrie, et intégralement majeure, n’a pu s’empêcher de sourire devant cette blague introductive. Le sujet était néanmoins on ne peut plus sérieux. Désireux de fêter la saint Valentin, le musée d’art et d’histoire Guy-Baillet a organisé une soirée “love story”, ce mardi 14 février, composée d’une visite guidée et d’une conférence.
Conservatrice du patrimoine auprès du Conseil départemental, spécifiquement en charge du site gallo-romain d’Andilly-en-Bassigny, Claire Serrano, avec son humour subtil coutumier, a abordé la question sexuelle de l’époque romaine, pendant laquelle une liberté bien différente de celle ayant cours désormais prévalait. Outre que l’âge n’avait guère d’importance (surtout pour les “mignons” des empereurs romains), la question de la fidélité était, elle aussi, correspondante à une autre manière de voir la chose : « Pline le Jeune a, par exemple, prêté son épouse à l’un de ses amis, avant de la récupérer à la mort de ce dernier… ».
Auparavant, Audrey Six avait animé une passionnante épopée guidée par l’amour à travers les époques, au moyen de diverses œuvres conservées par l’établissement. Eponine et Sabinus, vus par Alizard, en sont notamment un exemple emblématique : « Eponine exige de rejoindre Sabinus dans la mort. C’est une preuve d’amour extraordinaire ». Les portraits commandés peuvent, pour leur part, être vus comme l’amour (narcisse) de soi. Audrey Six a également évoqué l’agopée (amour de Dieu pour les humains) ou encore la storgée (amour maternel et familial). Demeure une certitude : l’amour des Langrois pour leurs musées ne se dément pas.
Nicolas Corté
n.corte@jhm.fr