Saint-Germain : l’église de neuf siècles métamorphosée à Nogent
C’est en 1104 qu’on trouve trace de la présence de l’église Saint-Germain de Nogent-le-Bas dans les documents écrits. Dans deux ans, on pourrait dire que l’on va fêter ses 920 ans… Une vieille dame qui vient de subir une cure de jouvence, mise en valeur samedi 25 juin, au soir, lors de la Nuit des églises. Une occasion de relater son histoire.
Au Moyen-Age, Nogent était un fief important, on aura l’occasion d’en parler bientôt. Le seigneur de Nogent, Régnier II refusa de se reconnaître vassal du comte de Champagne et de l’évêque de Langres. Ce dernier en profita pour donner l’église du bas aux bénédictins de Sainte-Bénigne de Dijon.
C’était l’église principale car à cette époque la population était fixée le long de la Traire ; sur le plateau, il n’y avait que le château et la petite chapelle castrale. Si son origine est du XIIe siècle, elle subit des travaux de modifications au cours des siècles. Dans le prieuré contigu étaient soignés les malades. Au XVIe siècle, les guerres de religion font rage. Le prince de Condé passe à Nogent avec ses troupes en 1538. Il ne reste alors ni religieux, ni toit sur l’église, le prieuré est démoli, les cinq cloches brisées. Une cloche fut remontée.
Au XVIIe siècle, en 1605, une nouvelle campagne de travaux commence avec la restauration de deux pignons et de deux gouttières avec arcs-boutants.
Au XVIIIe siècle, les fenêtres des bas-côtés sont agrandies et les grandes arcades de la nef rebâties. La date de 1750 en atteste, qui se trouve sur le linteau de la petite porte d’entrée latérale. Juste avant la Révolution on refait un nouveau tabernacle et un nouvel autel. On restaure les statues de Germain, Etienne, Blaise, Nicolas et Roch.
En vain car la Révolution arrive et l’église estfermée au culte. Le 21 avril 1794, la municipalité met en vente les bancs, confessionnaux et tous objets en bois. Tout ce qui était métallique fut récupéré. L’église deviendra une fabrique d’armes, comme évoqué dans l’édition du 8 mai.
Plus tard, l’église revint au culte. On n’a pas hésité en 1932 à tailler la pierre des corniches pour poser un chemin de croix en plâtre qui serait mieux sur les bas-côtés. Si on peut situer dans le temps beaucoup de modifications, il est très difficile de dater le clocher, assez ancien, mais qui pouvait manquer à l’origine (à découvrir dimanche prochain).