Scotch et peinture sur les sentiers à baliser de Saint-Dizier
LOISIRS. Des membres du club de randonnée Perthois sport et nature vérifient, tous les ans, le balisage des sentiers qu’ils ont créés. Jeudi 23 juin, équipés de leur matériel, ils sont partis dans la forêt de Trois-Fontaines-l’Abbaye dénicher les anomalies.
Il est 9 h, sur le parking de Trois-Fontaines-l’Abbaye, quand un groupe de six randonneurs vérifie son équipement dans les coffres des voitures. Tout y est, y compris la tronçonneuse et la cisaille. Car ce jeudi 23 juin, il n’est pas question de marcher pour le plaisir mais de contrôler le balisage des sentiers créés par le club de randonnée Perthois sport et nature, il y a plusieurs années.
« Au total, nous avons 100 km à rebaliser, sur le territoire communal et domanial », annonce Bernard Aubry, le président. Le contrôle s’effectue du printemps au début de l’été, selon la météo et les disponibilités des 12 baliseurs.
C’est parti, dans la forêt proche, pour quelques tronçons à vérifier. L’Office national des forêts est au courant de leur présence. Le groupe se sépare en deux, Bernard part avec son acolyte pour couper les arbres et les branches qui sont tombés sur les chemins. Ça commence mal, la tronçonneuse ne démarre pas.
Des sens à respecter
L’autre groupe s’avance sur la voie qui mène au gouffre, à la recherche des balises jaunes, les sentiers du club, et les rouges et blanches, du GR14 qui relie Corbion en Belgique à Paris. Le balisage a été mal fait, Corinne s’empare d’une bombe grise de peinture et l’efface. Jean-Claude crée un pochoir sur un tronc d’arbre avec du ruban adhésif destiné à la peinture, placé en quadrillage.
Odette arrive avec ses pinceaux. Elle remplit l’espace, et ce à deux reprises. « Les balises GR doivent être vues dans les deux sens de la marche et ne doivent pas être disposées en parallèle du sentier », explique Jean-Claude. Quant aux jaunes, elles ne seront disposées que sur un seul côté de l’arbre. « On a décidé de donner un sens à nos parcours, sinon cela apportait de la confusion ».
Pendant ce temps, Gérard nettoie la terrasse qui donne sur le gouffre. « Il faudrait venir avec un balai mais ça commence à faire beaucoup de matériel », dit-il en coupant des branches. Odette récupère le ruban adhésif et le place dans un sachet, on ne pas va salir la nature.
On repart jusqu’à une intersection, un endroit sensible pour l’orientation. « On essaye de se mettre à la place de la personne ». Mauvaise surprise : un poteau de bois indiquant des directions a été arraché, il repose désormais sur un arbre. « Ce sont les forestiers, avec leurs engins, c’est vite cassé », indique Jean-Claude. Certes, mais un peu d’attention pour les passionnés de nature, ce serait trop demander ?
Une balise jaune est à effacer. Gérard s’en charge mais… où est donc passé le gratte-mousse ? Il repart sur ses pas, au dernier endroit où il s’en est servi. « C’est comme ça qu’on fait un balisage de 5 km, et qu’en réalité, on en fait 10 », s’amuse-t-il. « Ca arrive souvent », renchérit Odette.
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On avance encore. Le groupe passe devant plusieurs balises du GR, placées en parrallèle du chemin, donc mal installées. « Ce n’est pas réglementaire mais ça va quand même », indique le groupe. Celles-ci sont des plaques que chacun nettoie précautionneusement avec du liquide vaisselle. « Les plaques, ça fait plus professionnel que la peinture, mais nous n’en avons pas beaucoup ». Après un tronçon, Jean-Claude se décide à en enlever une pour en remettre deux correctement. Et les autres ? « Ca fera du travail pour l’année prochaine », dit-il en souriant.
Au sortir d’un croisement, il faut encore enlever une plaquette. La difficulté est de mise. « Elle est beaucoup trop enfoncée ! Il y a des ressorts derrière exprès pour laisser un espace afin que l’arbre grandisse », s’agace Jean-Claude. Avec marteau et tenaille, il arrive à dégager les ressorts et peut ensuite reposer une signalétique dans les règles de l’art. Les autres comparses coupent les fines branches pour dégager l’endroit. Il est midi, l’heure de rentrer. Presque 4 km ont été contrôlés.
Marie-Hélène Degaugue
Formation
N’est pas baliseur qui veut. Tous ont suivi une formation d’une journée, grâce au conseil départemental. La pose des balises diffère de la catégorie des chemins et doit respecter la méthode nationale. Avant le Covid, une réunion était aussi organisée, permettant à tous les clubs de se retrouver. « C’était bien, on échangeait nos pratiques. Depuis le Covid, il n’y en a plus, c’est dommage », regrettent nos randonneurs.