Saint-Dizier : Staal s’installe
MUSIQUE. Auteur, compositeur, chanteur, François Staal a quitté la région parisienne pour prendre ses quartiers dans un village de l’agglo de Saint-Dizier. Après un concert au théâtre en mars, il assurera la première partie de Sanseverino, vendredi aux Fuseaux.
On ne soupçonnerait pas la présence d’un studio d’enregistrement dans ce bras d’un corps de ferme en rénovation, non loin de Montier-en-Der. Et pourtant, c’est bien ici, dans ce village de l’Agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise, que François Staal a installé son studio, sa table de mixage, ses ordinateurs et instruments de musique. Chanteur, auteur, compositeur, poète à ses heures, ce touche-à-tout né en Normandie, « multiste » comme il se revendique, a quitté la région parisienne, où il vivait de la musique depuis une trentaine d’années, pour le calme de la campagne nord haut-marnaise.
Une cinquantaine de musiques de téléfilms
Ce compositeur connu et reconnu de musiques de films, téléfilms, séries et documentaires, fan absolu de Bashung, s’est produit le 11 mars, au théâtre de Saint-Dizier, à l’occasion de la sortie de son dernier album, « L’humaine beauté ». Les Bragards pourront le (re)découvrir rapidement puisqu’il assurera la première partie de Sanseverino, ce vendredi soir, à l’occasion d’une nouvelle soirée club aux Fuseaux.
Si tout semble aller vite pour François Staal, c’est que le musicien a du métier. A son actif, la composition de la musique d’une cinquantaine de téléfilms, d’une dizaine de films, de belles scènes (l’Olympia, le Trianon plusieurs fois) et des distinctions. Celui qui a privilégié l’auto-production à un engagement pourtant acté auprès de la maison Virgin en 2000 « afin d’être en phase avec les projets que je voulais développer » veut poursuivre, depuis son nouvel environnement de travail, une carrière marquée aussi par la réalisation de sept albums. « J’ai cherché à faire que je voulais, c’est-à-dire aller au bout de ce qu’était « moi ». Aujourd’hui, je me suis stabilisé, je me suis trouvé. »
Reprise rock de Léo Ferré
« L’humaine beauté », le dernier album en date, est dans la même veine que les précédents opus. La patte Bashung en filigrane, toujours, se marie avec des titres résolument rock. Cela se ressent sur le titre « Ready pour y croire » autant que « Tous frères solidaires ». Parfois mélancolique, tantôt survolté, l’album est aussi marqué par deux reprises, dont une encore une fois très rock de Léo Ferré, « Avec le temps ». Le chanteur à textes s’est inspiré du rock anglo-saxon et de pop français. De Pink Floyd à Nick Eve, en passant par Dominique A, Charlélie Couture et donc Bashung. Celui qui prend autant de plaisir à jouer en petit comité devant 30 personnes, que devant une salle de 6 000 places, se définit comme « un poète rock, éternel émergeant ». Un « inconnu un tout petit peu connu », conclut-il.
N. F.
Les Trois Scènes en soutien
S’il sera sur la scène des Fuseaux vendredi, François Staal aimerait bien y passer encore plus de temps et a sollicité les Trois Scènes en ce sens. Après un concert au théâtre, avec la mise à disposition de toute la technique, et donc la première partie de Sanseverino dans trois jours, il a présenté à Ilona Pietrzok, directrice culturelle, un projet autour de Baudelaire, dont il est un grand admirateur. « C’est un concert fiction sous forme de narration, raconté par « Mr Staal », un personnage fictif », explique l’artiste. « On peut déjà parler d’un accueil en résidence », confirme Ilona Pietrzok, qui travaille avec l’artiste pour savoir quelle suite donner à son accompagnement « dans le cadre de soutien à la création des artistes locaux ». Studio, nouveau concert, « accompagnement de nos équipes », tout est imaginable.