A Saint-Dizier, la colère des locataires de l’OPH ravivée par les incendies
LOGEMENT. Après avoir subi deux incendies à quelques jours d’intervalle, les locataires du bâtiment Reynel réclament à l’OPH que leur immeuble soit mieux sécurisé et surtout qu’il soit enfin remis en état. Ils semblent avoir été entendus.
Dans le hall du bâtiment Reynel, rue Paul-Cézanne, il y avait de l’animation, hier matin, mercredi 26 janvier. Une partie des habitants de l’immeuble s’étaient réunis à la demande de l’association de défense des locataires de l’OPH, la CNL. Jean-Luc Amelon, son président, avait été sollicité par plusieurs d’entre eux pour évoquer des problèmes rencontrés depuis déjà plusieurs mois et qui ont été aggravés début janvier. En effet, deux incendies ont frappé le bâtiment Reynel à quelques jours d’intervalle. Le dernier en date, le 12 janvier, a entrainé l’évacuation de l’immeuble en raison des émanations de fumées. Le local à poubelles du sous-sol a été touché ainsi qu’un local de pallier. De quoi faire exploser la colère des habitants.
Un locataire de l’OPH : « Je suis sur le qui-vive ! »
« Après l’incendie, le sous-sol et le local à poubelles étaient noirs de suie », raconte Jean-Luc Amelon. « Les locataires n’ont pas eu de local pendant huit jours ! La direction nous a répondu que l’on ne pouvait pas nettoyer à cause de l’enquête ! »
Hier, face aux représentants de la CNL et à l’élue d’opposition Geneviève Donato, les locataires faisaient part de leur ras-le-bol général. « Il n’y a plus de lumière au dixième ! Je me lève tous les jours à 5 h pour aller travailler et je suis dans le noir ! », lâche une locataire suivie par une autre : « On n’a plus de téléphone depuis l’incendie. Il y a une mamie qui n’a pas de portable et qui est coupée de sa famille ! ».
Les problèmes de sécurité sont aussi au cœur des discussions : « Maintenant, quand j’ai mes petits-enfants à la maison, je suis sur le qui-vive, je dors à peine la nuit ! », se lamente un locataire qui fait part de « la peur » des autres habitants de l’immeuble à l’idée qu’un autre incendie se déclare. « Il y a du squat ici, c’est clair », poursuit-il. Je trouve des mégots dans la montée d’escalier, des canettes et des restes de casse-croûte. N’importe qui peut rentrer s’il le veut. Un coup de pied dans la porte et hop ! »
Les habitants pointent aussi du doigt des manquements dans l’entretien des parties communes, dénoncés depuis des mois et qui avaient même donné lieu à une pétition l’an dernier. Sans résultat.
Hier, en fin de matinée, une représentante de l’OPH (une chargée de clientèle nouvellement affectée au bâtiment) a rencontré les locataires en colère et a pris note de leurs problèmes. Elle a pu leur annoncer que des travaux de nettoyage allaient être entrepris dès ce mercredi. Hier, un technicien travaillait déjà au rétablissement de l’électricité au sous-sol et la télévision fonctionnait à nouveau mardi. Les locataires comptent aller à la rencontre du maire la semaine prochaine.
Frédéric Thore