Saint-Dizier : Lutte contre l’Hépatite, « Il faut finir le job ! »
SANTÉ. Ce 28 juillet, c’est la journée mondiale contre l’hépatite. On fait le point sur cette maladie avec Pascal Melin, médecin hépatologue à l’hôpital de Saint-Dizier et président de l’association nationale SOS Hépatites.
En 1996, le docteur Pascal Melin fondait l’association SOS Hépatites à Saint-Dizier. Depuis la structure est devenue régionale puis nationale et son siège transféré à Paris. Il est aujourd’hui le président régional pour la Champagne-Ardenne et national de cette structure qui compte 3 000 adhérents et une dizaine de salariés.
« J’invite tous les gens qui ont une hépatite C non guérie à nous contacter. »
Ce 28 juillet, journée mondiale contre l’hépatite, les équipes de l’association sont évidemment mobilisées, car même si, depuis 1996, le nombre de malades estimé de l’hépatite C est en nette baisse, il reste encore 100 000 cas en France, dont 20 % ne sont pas conscients de leur maladie. Et parmi les 80 % à connaître leur statut, tous ne se soignent pas. « Le message », explique le docteur Melin, « c’est de dire qu’aujourd’hui, le traitement c’est un comprimé par jour, 8 ou 12 semaines de traitement et 100 % de guérison. C’est plus du tout comme avant. J’ai reçu une dame récemment qui avait été traitée il y a quinze ans et qui ne voulait plus continuer. C’était des piqûres et ça marchait une fois sur deux. Aujourd’hui, en trois mois c’est fini et il n’y a plus d’effets secondaires. »
Pour l’hépatite B, ils sont 135 000 malades parmi lesquels 80 % ne connaissent pas leur statut. Pour cette forme de la maladie, le traitement est à prendre à vie sous forme de comprimés, mais il existe un vaccin contrairement à l’hépatite C.
Éradiquer l’hépatite d’ici 2030
Entre les deux déclinaisons de l’hépatite, les modes de transmissions ne sont pas non plus les mêmes. La B se transmet principalement par les rapports sexuels. La C, quant à elle, par le sang, raison pour laquelle la maladie a connu une importante épidémie chez les toxicomanes. Un tatouage ou un piercing réalisé dans de mauvaises conditions d’hygiène peut aussi entraîner une contamination.
Pour l’OMS, l’objectif est d’éradiquer l’hépatite de la planète d’ici 2030. En France, l’objectif a été avancé à 2025. Un but difficilement atteignable selon Pascal Melin. « Avec le Covid, les regards se sont détournés de l’hépatite, le nombre de patients ayant commencé un traitement a largement diminué. Et puis, pour faire disparaître l’hépatite, il faudrait une politique de dépistage beaucoup plus agressive. Certains pays sont arrivés à la faire disparaître, comme l’Islande, qui a réussi à dépister tout le monde. »
Qu’en est-il à Saint-Dizier où SOS hépatites a été créée ? « A l’échelle de Saint-Dizier, au niveau du centre de soins en addictologie (Csapa), on n’a plus du tout d’hépatite C chez les usagers de drogues depuis une dizaine d’années », indique le docteur Melin. « Mais, j’invite tous les gens qui ont une hépatite C non guérie à nous contacter. Aujourd’hui on considère qu’on est à 5000 morts par an, hépatites B et C confondues. Il faut finir le job ! »
SOS hépatites : 03.25.09.48.92.
Fr. T.