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A Saint-Dizier, les agriculteurs gèrent la sécheresse… pour l’instant

Antoine Guyot, de l’EARL Guyot, devant son champs de tournesol assoiffé, qui peine à arriver à maturité.

AGRICULTURE. La sécheresse qui sévit depuis plusieurs semaines met à mal les productions ainsi que le bétail. Les agriculteurs s’adaptent, certains modifient leurs cultures. La situation n’est pas encore préoccupante selon eux, mais tout dépendra de la météo des futures semaines.

A Villiers-en-Lieu, les tournesols font la tête. Certes, ils arrivent à maturité mais ils souffrent surtout de la sécheresse. Il n’a pas plu une véritable averse depuis plusieurs semaines. « Vous voyez, le cœur ne produira pas de graines, ça va rester vert », montre Antoine Guyot en épluchant une fleur. Lui et son père Frédéric, installés en EARL, s’attendent à une baisse de rendement, de « 20 à 40 % pour le maïs » et de«  20 % pour le tournesol par rapport à l’année dernière ».

Le coeur de cette fleur de tournesol n’arrivera pas à maturité. Un rendement en baisse certain.

Une chance pour ces céréaliers, « les cultures d’hiver ont été ramassées à temps » et n’ont pas souffert des fortes chaleurs. La saison des cultures de printemps s’annonçait pourtant bonne, « le maïs a bien démarré, il était beau, maintenant il n’y aura que du petit grain », se rappelle Frédéric.

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Face à ces conditions climatiques, les agriculteurs ont modifié leurs cultures depuis quelques années : « On fait de plus en plus de tournesol, c’est la plante la plus résistante à la sécheresse. En plus, elle demande beaucoup moins d’intrants qui coûtent chers ». Ils n’excluent pas d’arrêter le maïs, tout en produisant plus de cultures d’hiver, « les épis de blé sont formés en mai ». Ils espèrent désormais la pluie, « des orages sans grêle », sans se montrer alarmistes, étant donné leurs bonnes récoltes précédentes.

Anticipation chez les éleveurs

Du côté des éleveurs, on reste également pragmatiques et on anticipe. Sébastien Chapron élève un cheptel de 13 vaches et leurs veaux de race limousine, à la ferme de l’abbaye de Saint-Pantaléon, à Saint-Dizier, ainsi que des chevaux ardennais. Alors, quand il a fait faucher ses 8,5 ha de blé, il a gardé une partie de la paille pour ses animaux. « J’ai toujours un an d’avance de stock, et là, j’ai décidé en plus de garder 3 ha de la paille fauchée pour la nourriture », explique-t-il.

Et il a eu bien raison, ses parcs à herbe sont devenus des landes sèches. Il a donc commencé à nourrir les bêtes avec cette paille et du foin. « Même si la sécheresse perdure, j’arriverai à gérer ».

Les prairies ressemblent actuellement à des landes sèches.

En revanche, pour l’eau, il ne peut plus compter sur sa fontaine. Il a recours à l’eau potable, qu’il doit donc payer à un prix réservé aux agriculteurs. « Ma fontaine a un débit actuellement insuffisant, sachant que j’ai déposé une citerne de 6 000 l pour les vaches et 3 000 l pour les chevaux ». A ce rythme, la facture risque d’être salée.

Des précipitations espérées

Le problème est inverse chez Bertrand Aubriot, du GAEC l’élevage de la Crouée à Villiers-en-Lieu. « Pour l’instant, on abreuve les vaches grâce aux puits et aux cours d’eau. Je n’ai pas d’inquiétude à ce sujet, pour l’instant », indique l’exploitant.

Les agriculteurs ont anticipé le risque de sécheresse, en produisant plus de paille que nécessaire.

En revanche, ses prairies sont sèches. « Les animaux doivent aller dans les pâtures, c’est normal. Mais l’herbe ne pousse plus dans certains parcs, et dans d’autres elle se dessèche », raconte l’agriculteur. Alors, il compense en donnant de la paille, sachant que cela ne va pas lui profiter financièrement. « On les nourrit mais on ne fait pas d’engraissement ». Lui aussi a augmenté sa production de paille : « On en fait toujours plus que pour l’hiver. C’est juste qu’on perd entre deux et trois heures pour apporter la paille, au lieu de faire autre chose ». 

Ses volailles ne souffrent pas encore de la chaleur, bien au contraire. « Ce sont encore des poussins, qui ont besoin de 25 à 30° C. Après, comme c’est du plein air, ils iront dehors et se mettront à l’ombre. De toute façon, les animaux c’est comme nous, plus de 30° C, c’est difficile à supporter », conclut-il.

En mai, l’herbe était bien verte et grasse pour les vaches.

Concernant les productions de blé et de céréales des deux éleveurs, la récolte a été correcte, « sans être une année extraordinaire ». Au final, tous s’accordent à le dire, la situation n’est pas inquiétante mais il ne faudrait pas qu’elle perdure tout le mois d’août.

Marie-Hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr

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