Guerre d’Algérie : il y a 60 ans, le cessez-le feu
COMMÉMORATION. Aujourd’hui ont lieu les cérémonies du 19 mars, journée nationale de commémoration de la Guerre d’Algérie et jour anniversaire du cessez-le feu en 1962. La Fnaca prépare cette journée importante du souvenir qui fait encore polémique.
Le 18 mars 1962, les accords d’Evian étaient signés par le ministre français chargé des questions algériennes Louis Joxe et le représentant du Gouvernement provisoire de la République algérienne, Krim Belkacem. Des accords qui formalisaient un cessez-le-feu applicable en Algérie dès le lendemain, le 19 mars, pour mettre un terme aux combats. C’est cette date qui a été choisie par François Hollande en 2012, au début de son mandat, pour devenir la « Journée nationale du souvenir », destinée à rendre hommage aux victimes civiles comme militaires de la guerre d’Algérie. Même si pour certaines associations, celle-ci n’a pas lieu d’être, le 19 mars ne marquant pas, pour elles, la fin de la guerre mais le début d’une période d’exil, de massacres et de violences à l’encontre des civils et des Harkis.
Jacques Chirac en son temps avait proposé le 5 décembre, une date neutre correspondant à l’inauguration d’un mémorial des combattants morts pour la France en Afrique du Nord, quai Branly à Paris, en 2002. Certaines associations s’y accrochent encore aujourd’hui même s’il ne s’agit pas d’une journée de commémoration « officielle ».
Reste qu’aujourd’hui, samedi 19 mars, donc, des cérémonies auront lieu partout en France. La Fédération nationale des Anciens combattants en Algérie Maroc et Tunisie (Fnaca) en est l’organisatrice. A Saint-Dizier, deux cérémonies sont prévues. L’une à Marnaval, devant le monument du cimetière à 10 h 30, et une autre à 11 h 30 devant le monument aux morts de la place du général-Leclerc (à midi, la municipalité invite les participants à un rafraîchissement en mairie).
En tout, 26 victimes bragardes
Car les habitants de Saint-Dizier aussi, ont payé un lourd tribu lors de la Guerre d’Algérie. En tout, on dénombre 26 victimes : 17 Bragards et neuf militaires de la base aérienne 113. Leur nom sera prononcé, un à un, par Paul Koneckny, le responsable du comité Fnaca de Saint-Dizier Bettancourt. « C’était des jeunes », commente-t-il. « La plupart n’avaient même pas le droit de vote, contrairement à moi. J’ai voté pour la première fois en Algérie. Mais je n’étais plus là lors du cessez-le-feu, j’étais déjà revenu en France. » En France, le chiffre de 30 000 morts dans les forces militaires françaises est évoqué par la Fnaca.
L’association est toujours très active à Saint-Dizier et Bettancourt-la-Ferrée. Elle compte 300 adhérents dont 85 veuves. Et c’est notamment pour ces dernières que la Fédération se bat encore aujourd’hui, comme le signale Paul Koneckny. « On s’est battu pour la reconnaissance des anciens combattants d’Algérie, pour l’augmentation de leur retraite. Et en ce moment, on essaie d’aider les veuves. Il existe des dispositifs mais il y a toujours des contraintes. Par exemple, si le mari meurt avant 65 ans avant d’avoir touché son premier trimestre, la veuve n’a droit à rien ! »
Cérémonies de commémoration de la Guerre d’Algérie. A 10 h 45 : à Marnaval, au monument au mort ; à 11 h 30 : à Saint-Dizier, au monument aux morts, place du Maréchal-Leclerc.
Frédéric Thore