L’Esat du Bois-l’Abbesse lance sa blanchisserie
L’Esat du Bois-l’Abbesse a officiellement lancé sa nouvelle activité de blanchisserie, lundi 10 octobre, sur son nouveau site près de l’hôpital. D’ici quelques semaines, 25 travailleurs en situation de handicap pourront y traiter jusqu’à 1,5 tonne de linge par jour.
Les machines à laver tournent déjà à bon régime. Pendant que plusieurs travailleurs en situation de handicap plient le linge propre, d’autres trient les vêtements sales qui viennent d’arriver. Depuis quelques jours, l’Esat du Bois-l’Abbesse a lancé sa nouvelle activité de blanchisserie. Une nécessaire adaptation pour l’association. « L’Esat date de 1977 », précise Jean Vampouille, directeur du secteur travail protégé et insertion professionnelle du Bois-l’Abbesse. « Depuis, le profil de nos usagers a changé. Aujourd’hui, on a beaucoup de handicaps psychiques, de troubles de la personnalité, d’addictions… Donc on a dû s’adapter et proposer des activités en adéquation avec nos nouveaux usagers. »
Jusqu’à 1,5 tonne de linge par jour, cinq jours par semaine
C’est ainsi qu’est né le projet de blanchisserie industrielle. Un complément parfait à l’activité repassage que l’Esat proposait déjà. « Rien qu’au Bois-l’Abbesse, nous avons déjà 200 à 250 kg de linge à laver chaque jour, donc nous sommes notre premier client », ajoute Jean Vampouille. Mais la nouvelle blanchisserie, inaugurée ce lundi 10 octobre, près de l’hôpital, peut faire beaucoup plus. « A terme, 25 travailleurs en situation de handicap (sur les 189 de l’Esat, Ndlr) pourront traiter jusqu’à 1,5 tonne de linge par jour, cinq jours par semaine. »
Une blanchisserie chauffée par la biomasse
Dans ce nouveau bâtiment, tout a été pensé pour le confort de travail des salariés. Chaque salle est séparée par des vitres pour permettre à tous de se voir et de communiquer plus facilement. Afin de limiter la température à l’intérieur du bâtiment, la toiture a été équipée d’un matériau très clair, qui permet de réfléchir la chaleur et de gagner entre trois et sept degrés dans les ateliers. Le chauffage de l’eau est assuré par le réseau de chaleur de la chaufferie biomasse, qui dessert déjà l’hôpital et les eaux usées sont évacuées vers la station d’épuration, la nuit, pour ne pas engorger les réseaux.
« Les travailleurs en situation de handicap ont des capacités »
« Les travailleurs en situation de handicap ont des capacités », insiste Jean Vampouille. « Notre but, c’est de leur proposer un parcours professionnel pour les placer dans les entreprises locales, en milieu ordinaire. » Pour cela, l’Esat du Bois-l’Abbesse a développé des activités autour du bois, du conditionnement, de l’élevage de volaille, des espaces verts, de tri du papier et de la restauration, via la création d’une cuisine centrale. Des activités qui doivent toutes déménager du site de l’Argente-Ligne vers le nouveau site près de l’hôpital (à l’exception de l’élevage) en 2023. Un investissement à 8 millions d’euros tout de même…
P.-J. P.
Le chantier continue
Si la blanchisserie, installée le long de la route de Bar-le-Duc, a démarré son activité, les autres bâtiments sont encore en chantier. Sur ce terrain de 30 000 m2 au cœur de la zone de référence, cinq bâtiments constitueront le nouvel Esat du Bois-l’Abbesse : un bâtiment administratif, une cuisine centrale avec un espace de restauration collective, les ateliers pour le bois, le tri et le montage, celui pour les espaces verts, et donc la blanchisserie. Tous les bâtiments doivent être livrés en 2023 : en mars pour les ateliers, en mai pour la cuisine centrale et en juin pour les espaces verts.
Restera ensuite la difficile étape du déménagement des machines du site de l’Argente-Ligne vers le nouvel Esat. Sans doute au mois d’août. « Normalement, en septembre, on aura tout déménagé, sauf l’élevage des volailles, qui restera à l’Argente-Ligne », détaille Jean Vampouille. « Ce qu’on propose là, c’est un outil pour fournir des postes adaptés à des personnes en situation de handicap pour les 20 prochaines années… »