Des soldes catastrophiques à Saint-Dizier
Commerce. La période des soldes s’est achevée le 8 février sur un bilan bien mitigé. Si la zone du Chêne-Saint-Amand a enregistré des ventes satisfaisantes, en revanche, plusieurs boutiques du centre-ville affichent de mauvais chiffres. La faute à la morosité ambiante.
« Catastrophique ». C’est le terme qui revient dans plusieurs boutiques du centre-ville, au sujet du bilan des soldes. Déjà, à leur démarrage le 12 janvier, l’effervescence n’était pas de mise. Les commerçants attendaient le samedi suivant pour se faire une idée de la fréquentation. Et au fil des semaines, il est vrai qu’il n’y avait pas foule dans les rues et les boutiques de Saint-Dizier.
Des promeneurs, mais pas des acheteurs
Une impression confirmée par des commerçants, dont beaucoup ont préféré conserver l’anonymat. « C’était calme, mais il faut dire que nous avons eu beaucoup de ventes privées auparavant. Les soldes ont un peu moins fonctionné, mais nous n’avons pas connu de grosses pertes », annonce une responsable d’une boutique d’habillement. « Ca a été catastrophique », annonce tout de go une autre gérante, qui ne veut pas en dire plus.
Chez Bonobo, que ce soit pour la fréquentation ou le panier moyen, « tout est en baisse, nous avons eu beaucoup de promeneurs mais peu d’acheteurs », confie Solène, vendeuse. Quant au délai des soldes réduit à quatre semaines au lieu de six avant, la commerçante a du mal à juger de son effet.« Je suis mitigée car j’aimerais ne voir plus que la nouvelle collection, mais on a encore des clients qui regardent le coin promotion », dit-elle.
Peur d’Omicron
Dans une autre boutique, là encore, on ose le mot « catastrophique. J’ai une baisse des ventes de 50 % ». Une perte importante liée, cela ne fait aucun doute pour le gérant, à Omicron : « Une telle baisse, c’est dû au virus. D’habitude, ça se joue à -2, +2 % l’écart. Là, c’est trop important. Et puis, nos clients nous le disent, ils ne veulent pas sortir à cause du virus, mais ils ont de l’argent ».
Pour une autre gérante, le virus n’est pas seul responsable. Il y a un peu de tout. Nous sommes dans une période morose, avec une échéance politique, un pouvoir d’achat réduit, tout a augmenté.
Céline, du magasin Protte chaussures, émet une autre explication à la baisse des ventes, judicieuse. « Il y a le télétravail mais aussi moins de sorties. On nous achète moins d’escarpins par exemple. Il y a moins de possibilités de sortir, donc on achète moins pour se faire plaisir », raconte-t-elle. Pour preuve, elle a beaucoup vendu de… chaussons. Cette dernière souhaite, néanmoins, « rester optimiste ».
Marie-Hélène Degaugue
La zone commerciale résiste
Certaines enseignes de la zone du Chêne-Saint-Amand ont limité la casse pendant les soldes. Chez Armand-Thiery, « de bonnes ventes ont été réalisées », reconnaît une vendeuse. Constat identique chez Gémo, avec une baisse du trafic et du panier moyen, peut-être en raison de la deuxième démarque tardive. Un comportement qui serait dû « à la conjoncture, au Covid, aux problèmes sociaux. Les gens n’ont pas envie de dépenser », estime Anne, la responsable.
A Conforama, les acheteurs ne se sont pas non plus bousculés. « On n’est plus du tout comme après le confinement. Les gens ont refait leur intérieur, désormais, ils gardent leur argent pour les vacances », précise un vendeur.
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Chez Intersport, les chiffres se maintiennent par rapport à l’hiver dernier : « Sur six semaines, on faisait un chiffre d’affaires de 500 000 € pour 18 000 articles ; là, sur quatre semaines, nous avons fait 350 000 € pour 13 000 articles », annonce Romain, responsable chaussures. Le magasin affichait des – 70 % de rabais, notamment en raison de liquidation pour cause de déménagement imminent, toujours sur la zone.