Saint-Dizier : Chauffage collectif, comment ça marche ?
LOGEMENT. Un locataire de l’Office public de l’habitat se plaint de ne pas avoir assez chaud dans son appartement. Pourtant, il y fait un peu plus de 20 ° C. Comment se règle le chauffage dans les logements collectifs ?
Il y a sans doute plusieurs dizaines de Guy Peiffert parmi les locataires de l’Office public de l’habitat. Le Bragard réside au quatrième et dernier étage de l’immeuble Canaries, rue Jean-Vilar. Il nous a sollicités car il se plaint de la température de son logement qui est, selon lui, trop basse. Il doit pousser ses quatre radiateurs au thermostat maximum (5) pour dégager une chaleur de 22 ° C. « Pas assez » pour ce locataire, qui a alerté l’OPH il y a plusieurs semaines (lire en encadré).
« La norme, c’est 19 degrés en température ambiante »
Concrètement, comment est géré le chauffage collectif ? Dans les logements anciens, comme la majorité du parc locatif de l’OPH, la température de chauffage est limitée à 19 degrés par la loi. C’est le minimum, mais aussi le maximum. En pratique, il existe cependant une tolérance et c’est la politique de l’office bragard, qui augmente très légèrement la température fixée par la loi.
« Cofely ne se déplace pas lorsqu’il fait 22 ° C ! »
« Logiquement, la norme, c’est 19 degrès en température ambiante et 17 dans les chambres », précise Delphine Paillardin, la directrice générale de l’OPH. L’office a un contrat de chauffe avec Cofely, qui doit fournir une certaine température et qui intervient sur les sous-stations de chaque immeuble. Un point qui fait aussi réagir Guy Peiffert (lire en encadré).
Du chauffage du 15 octobre au 15 avril
Si Delphine Paillardin reconnaît qu’il n’est pas facile de satisfaire tout le monde, d’autant qu’il y a actuellement beaucoup de changements opérés, à la fois à l’OPH et chez Cofely, « ces derniers ne se déplacent pas lorsqu’il fait 22 ! »
Or, l’office confirme que c’est bien cette température qui a été relevée chez le locataire mécontent. Et à la directrice générale de poursuivre : « La chaleur est très subjective. Si les gens tirent pour avoir 25, ils ne seront pas contents ensuite quand ils auront la facture alors que tout le monde nous dit déjà que c’est cher. On peut toujours débrider mais là… »
Enfin, toujours d’un point de vue réglementaire, l’OPH allume les chauffages de ces logements du 15 octobre au 15 avril. « Lorsque, au mois de septembre, on voit que la météo annonce des températures très basses, alors on le met plus tôt. Il faut aussi savoir que, quand on allume, on le met en chauffe une semaine après. Le parcours est grand, ça prend du temps. »
N. F.
« On appelle mais rien ne bouge ! »
Guy Peiffert a appelé plusieurs fois l’office depuis leur dernière venue en novembre, pour la purge des radiateurs. Voilà deux mois qu’il vit au rythme d’échanges de mail et d’appels entre l’OPH et Cofely. Si Guy Peiffert assure que personne n’est venu, le prestataire se défend en disant à l’OPH que ce dernier n’a pas daigné ouvrir. Pour le locataire, le problème vient du fait que les radiateurs sont bridés, après l’intervention de Cofely en sous-station. L’intéressé a fait signer une pétition par l’ensemble de ses voisins au sujet du chauffage, même si l’office ne recense pas d’autres demandes que la sienne.
La pétition a atterri sur le bureau du maire. « On appelle mais rien ne bouge. Les promesses, c’est gratuit, mais ça ne nous réchauffe pas ! », peste le locataire pour qui le problème ne vient pas du matériel mais de la maintenance. « Depuis qu’ils ont mis des thermostats, c’est mal chauffé. Avant, ça allait, mais depuis deux ans, ce n’est pas pareil. » L’OPH a prévu une opération de désembouage des circuits durant le mois de janvier, à l’immeuble Canaries, pour s’assurer que tout fonctionne correctement.