Certaines villes recrutent déjà les animateurs de centre aéré près de Saint-Dizier
emploi. Bettancourt-la-Ferrée et Chancenay ont lancé, en octobre, le recrutement de leurs animateurs de centre aéré pour cet été. Ces communes éprouvent, en effet, des difficultés à trouver du personnel. Elles ont dû fermer leurs centres deux ans de suite.
Confrontées à un manque d’animateurs pour ses centres aérés, qui se déroulent uniquement l’été, les communes de Bettancourt-la-Ferrée et Chancenay ont décidé d’avancer la date de recrutement. Depuis octobre, elles ont lancé un appel aux candidatures, notamment sur les réseaux sociaux. Soit neuf mois avant l’ouverture des centres.
Un délai qui peut sembler large mais reste pourtant nécessaire. « On n’arrive pas à trouver. Alors on s’y prend très tôt pour avoir le nombre suffisant pour ouvrir », explique Jean-Pierre Guillet, chargé des centres aérés à Bettancourt. Il faut dire que la commune, associée à Chancenay, n’a pas envie de revivre le scénario de 2020 et 2021. « Nous n’avons pas pu ouvrir car nous n’avions pas le nombre suffisant d’animateurs. Et l’an dernier, nous n’avons totalisé que trois ou quatre animateurs, c’était vraiment très peu », ajoute le responsable.
Formations annulées et faible salaire
Pour l’instant, la structure compte quatre personnes. « Nous allons peut-être recevoir quatre autres personnes », précise Jean-Pierre Guillet. Il en faut au total 18 pour que le centre aéré ouvre en juillet. « On espère pouvoir le faire », confie-t-il. L’appel a été lancé sur les réseaux sociaux, des affiches ont été posées dans les communes et le conseil départemental a été alerté de la situation. Ensuite, c’est aussi « le bouche à oreille qui fonctionne ».
Selon la municipalité, cette désaffection s’explique par l’apparition du Covid. « Beaucoup de formations au Bafa (le diplôme nécessaire pour encadrer des enfants en centre aéré, ndlr) ont été annulées, donc il y a moins de personnes qui postulent. Les jeunes qui n’ont pu être formés se sont donc tournés vers d’autres emplois, plus rémunérateurs », affirme Jean-Pierre Guillet. Quatre semaines de centre aéré sont payées 900 € net, quand un poste en restauration propose un salaire plus important. Et parfois, avec vue sur mer et 35 degrès en supplément, le choix est vite vu.
Un constat partagé par l’Association de quartier du Grand Lachat : « Nous avons recours à quelques vacataires tous les ans, mais ce n’est pas toujours facile d’en trouver. Un vacataire est payé à la journée alors les jeunes regardent combien cela va leur rapporter ».
Un vivier à renouveler
Au Centre laïque d’éducation et de loisir, le problème concerne plutôt la fidélisation du personnel. « Les jeunes ne restent pas à Saint-Dizier. Quand ils partent faire leurs études dans les grandes villes, ils y restent et cherchent un travail là-bas. Et puis, les étudiants n’ont pas forcément les mêmes vacances que les scolaires », fait remarquer Aurélie Lardin, responsable de l’accueil collectif des mineurs. Sa structure éprouve aussi des difficultés à recruter, et reconnaît un problème de rémunération : « On dépend de la convention collective des animateurs ».
Un coup de pouce financier serait bienvenu dans quelques communes, à condition qu’elles puissent se le permettre. Les jeunes, qui souhaitent s’investir dans l’éducation des enfants et adolescents, sont en tout cas fortement attendus pour cet été.
Marie-Hélène Degaugue
La Ville forme au Bafa
La municipalité a donc décidé de reconduire l’opération au début de l’année. « Cette fois-ci, il y aura plus de place car nous avons dû refuser des personnes. Nous souhaitons donner leur chance à des jeunes qui seraient motivés. L’idée, c’est de doubler les places », annonce la communication. L’an dernier, douze participants ont obtenu leur Bafa.
L’an dernier, la ville de Saint-Dizier a proposé une formation Bafa pour la première fois. Une initiative qui a satisfait les trois structures bragardes, qui organisent des centres aérés : le centre socioculturel, le Centre laïque d’éducation et de loisir et l’Association de quartier du Grand Lachat. Même si elles exercent avec du personnel permanent parce qu’elles ont « la chance de travailler à l’année », elles aussi font appel à des animateurs pour une durée donnée. Cette initiative s’avère bien profitable à tous.