Saint-Dizier. “Alizé” souffle le chaud… et le froid
Depuis le 1er octobre, Claudine Carteret et son voisin de palier n’ont pas de chauffage chez eux, au dernier étage de la tour “Alizé”, au Vert-Bois. Alors que les factures, elles, continuent de tomber. Une situation inquiétante, en raison de la baisse brutale des températures.
« Cela fait 40 ans que j’habite ici, je n’ai jamais connu ça. » Claudine Carteret est inquiète. Cette retraitée réside au seizième et dernier étage de la tour “Alizé”, située dans le quartier du Vert-Bois, à Saint-Dizier. De là-haut, une vue panoramique lui permet de voir la forêt, Marnaval, le Grand Lachat… Et surtout, de suivre l’évolution du paysage avec les couleurs d’automne ; rouge, marron, orange, jaune, vert… Peut-être le dernier automne, car la tour “Alizé” doit être détruite en 2022-2023.
Mais en attendant, l’heure n’est pas vraiment à l’émerveillement.
Petite fraîcheur
Depuis le 1er octobre, date à laquelle l’Office public de l’habitat (OPH) remet en route le chauffage, la retraitée et son jeune voisin de palier n’en ont toujours pas. Deux exceptions, alors qu’il n’y a aucun problème à signaler pour le reste de l’immeuble. En sachant qu’il s’agit d’un mode de chauffage au sol collectif. En attendant, Claudine a profité le plus possible du soleil et de son exposition plein sud. Mais mercredi, ce n’était pas la même ambiance : « Habituellement, je suis chez moi pieds nus et en manches courtes », explique-t-elle, vêtue de manches longues, en claquettes-chaussettes. Pour éviter les courants d’air frais, elle a choisi de boucher ses aérations.
Outre l’absence de chauffage, Claudine déplore le fait d’avoir été quand même prélevée du montant mensuel : 61,37 €. Elle souhaiterait se faire rembourser, ou du moins, avoir un geste de la part du bailleur. Bref, la situation est figée : « Il ne faut tout de même pas un diplôme pour venir purger là-haut, si ? »
Rôle d’intermédiaire
En attendant, Claudine les coups de téléphone, épaulée par son voisin, auprès de l’OPH. La réponse est la même pour son interlocuteur régulier : « On fait remonter l’information ». Dans le hall de l’immeuble “Alizé”, justement, nous rencontrons deux techniciens de l’OPH. Claudine se met à rêver, « Vous êtes venus pour purger ? », interroge-t-elle. Raté. Ces derniers viennent déboucher une canalisation. Pour le problème de chauffage, « ce n’est pas de notre ressort », lui répond l’un d’eux. La discussion se poursuit. Le duo comprend parfaitement la problématique de Claudine. Mais impossible d’intervenir directement : « Si on va là-haut et qu’il se passe quelque chose, que l’on fait un malaise ou que l’on tombe de l’immeuble, on nous le reprocherait. Nous ne sommes pas couverts contre ça. »
En l’occurrence, c’est Cofely (filiale d’Engie) qui s’occupe du chauffage collectif et qui est la seule habilitée pour intervenir ; l’OPH n’étant qu’un intermédiaire qui relaye les problèmes. Le bailleur social se serait d’ailleurs fait sermonner pour ses « trop nombreux retours ». Sur le terrain, seules deux personnes de l’opérateur d’énergie interviennent pour régler les différents problèmes. Et « elles sont débordées ».
Unique option pour Claudine et son voisin : faire preuve de patience. En espérant que ça chauffe (au sens propre) très prochainement.