Rue Cardinal-Morlot : c’est loin d’être terminé
L’effondrement du château de cartes redouté s’est produit. Une première estimation évoque un budget de 300 000 € afin d’effectuer les travaux pour démolir les deux bâtiments éboulés de la rue Cardinal-Morlot. Pour le troisième, occupé jusque-là, une expertise a été menée hier, mercredi 6 juillet.
Dimanche 10 décembre 2017, tout aura basculé pour nombre de personnes. Ce dimanche triste et froid, l’immeuble n° 5 de la rue Cardinal-Morlot était en feu. C’était une verrue de cet îlot qui allait disparaître puisque la fin des travaux de rénovation était proche. Depuis, on sait ce qu’il est advenu. D’expertise en expertise, le temps s’est écoulé et le bâtiment voisin, le n°7 commençait lui aussi a présenté des signes de fragilité. Il faut dire qu’une partie de sa toiture avait été touchée par l’incendie. La Ville qui souhait rouvrir la rue Cardinal-Morlot en 2018 ne pouvait toujours pas le faire en janvier 2019. Un arrêté de péril avait été pris bien en amont, le 28 décembre 2017 pour être précis. Le propriétaire du bâtiment incendié avait même pris l’initiative d’étayer la façade, sans autorisation préalable…
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Mais le temps continue de s’écouler. Un nouvel arrêté est pris le 15 avril 2019 mettant en demeure les propriétaires des immeubles 5 et 7 de réaliser dans le délai d’un mois les travaux de sécurisation. Pour le bâtiment 5 c’est un arasement qui est demandé du second étage. Pour le bâtiment 7, il est demandé d’évacuer les tuiles menaçantes.Un rapport d’expertise du 15 octobre 2021 constate qu’aucune des prescriptions demandées n’oa été réalisée. Une mise en demeure est adressée aux deux propriétaires (deux SCI) le 21 novembre 2021 par le Grand Langres, qui a la compétence Urbanisme. Une mise en demeure de réaliser sous un délai de deux mois les travaux avec une astreinte de 100 € par jour.
Nouvelles expertises
«Il s’est passé un an sans réponse. Et nous avons reçu ensuite un courrier nous indiquant que le propriétaire du bâtiment 7 recherchait un cabinet d’expertise et une entreprise pour réaliser les travaux de sécurisation, préalable pour démolir le bâtiment 5», explique le maire Anne Cardinal. Ces travaux ont lieu, finalement, en juin. Et on sait ce qui s’est produit jeudi 9 juin. Un effondrement total. On est donc reparti dans une expertise mais cette fois pour démolir les deux bâtiments. Un expert est nommé par le Tribunal administratif à la demande du Grand Langres. La Ville «n’a qu’un pouvoir de police pour protéger les biens et les personnes. J’ai donc pris un arrêté de périmètre de sécurité sur la base de ce que les pompiers avaient décidé», souligne le maire.
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Le coût pour réaliser les travaux demandés aux deux propriétaires est d’environ de 300 000 €. Alors effectivement sur le papier la Ville peut se substituer aux propriétaires pour faire exécuter les travaux. «Mais dans les faits, on rencontre toujours des difficultés pour se faire rembourser. Alors on essaie au mieux que le propriétaire fasse face à ses obligations», souligne Jean-Marc Clément, directeur général des services de Langres et du Grand Langres.
Un nouveau rapport d’expertise est attendu afin de connaître les méthodes à mettre en œuvre pour la démolition des deux bâtiments. Et depuis, le Grand Langres a fait nommer un expert pour le dernier bâtiment encore debout, le n° 9, expertise qui s’est déroulée mercredi 6 juillet. Car ce bâtiment est désormais lui aussi fragilisé…
Philippe Lagler