Rencontres philosophiques de Langres : un programme pour chaque sensibilité
Plan national de formation, conférences, théâtre, danse, musique, animations… Il y en aura dans tous les sens, et pour tous les goûts, à l’occasion des Rencontres philosophiques de Langres (RPL) qui s’ouvrent ce vendredi 29 septembre, sur le thème de la sensibilité.
Ce n’est, sans aucun doute, pas la thématique la plus simple de l’histoire des Rencontres philosophiques de Langres (RPL). Jadis, la nature, le politique, la justice, l’art, la religion ou le temps (l’une des éditions les plus marquantes et appréciées) offraient des thèmes clairs, bornés, permettant une expression artistique dans le cadre du volet culturel. Cette année, le thème — mis en place par l’Education nationale dans le cadre du Plan national de formation (PNF) — portera sur la sensibilité.
Un sujet ardu, peut-être un peu plus large qu’habituellement, pour ces RPL qui s’ouvriront dès ce vendredi 29 septembre, et se tiendront jusqu’au dimanche 8 octobre inclus. Pas de quoi, pourtant, effrayer le service Spectacles de la Ville de Langres et l’association Autour des Rencontres philosophiques de Langres (ARPL), qui ont concocté un programme éclectique qui, une fois encore, entend faire la part belle aux familles, aux animations et à l’interactivité.
Délocalisations en série
Trop souvent encore l’on entend volontiers, dans la bouche des Langrois, « les RPL ne sont pas pour moi. La philosophie… c’est élitiste ». La programmation se veut au contraire, c’est son premier axe, le plus abordable possible, y compris dans les conférences mises en place. Le second point majeur réside dans l’élargissement géographique, une dynamique déjà instaurée dans les années précédentes.
Auberive (une table ronde dimanche 1er octobre, à 10 h 30, sur la sensibilité et l’environnement), et Fayl-Billot (dimanche 8, à 10 h 30, au lycée horticole, sur le thème : “Geste, sensibilité et transmission”) seront de la partie. Mais c’est Chaumont qui se taillera la part du lion avec une extension, tout au long du week-end des 7 et 8, de la librairie philosophique, qu’accueillera, comme lors des années précédentes, le cloître de la cathédrale Saint-Mammès.
La conférence inaugurale, ce vendredi soir à 20 h 30, au théâtre Michel-Humbert, permettra de sortir des sentiers battus de la philosophie pour rejoindre ceux de la science, avec la neuroscientifique Samah Karaki, qui s’exprimera sur “le cerveau entre sensibilité et résistance au monde”. La plupart des autres conférences se veulent un moyen d’élargir les RPL à d’autres disciplines.
Il y aura l’Histoire littéraire, avec l’intervention, samedi 30 septembre, à 14 h 30, au salon d’honneur de l’Hôtel de Ville, de l’universitaire Laurence Vanoflen sur Madame d’Épinay, une salonnière du temps de Diderot. Il y aura également de la physiologie, avec le professeu Yves Rossetti, samedi 7 octobre, à 20 h 30 et au théâtre, pour naviguer entre désillusions et réalité.
Les spectacles, quant à eux, iront du théâtre sensoriel pour les enfants (“L’heure bleue”, samedi 30, à 10 h 30 et 16 h, à la salle Jean-Favre) à la musique en passant par la danse et la magie. Oui, toutes les sensibilités seront représentées.
N. C.
Tour d’horizon des expositions
De nombreuses expositions accompagneront, comme à chaque fois, les Rencontres philosophiques de Langres. Les deux musées sont évidemment au diapason. La Maison des Lumières propose les derniers jours du “Diderot” d’Auguste Rodin, prêté jusqu’au 10 octobre, et met en place, dès ce samedi, une exposition sur la salonnière Madame d’Épinay, qui a souvent reçu Denis Diderot au cours de ses soirées mondaines et littéraires. Cette semaine des RPL sera également l’ultime pour l’exposition consacrée au peintre Joseph Vernet, au musée d’art et d’histoire Guy-Baillet.
Enfin, les associations sont, elles aussi, forces de proposition en s’adaptant remarquablement à la thématique de la sensibilité. C’B.E.A.U sera dans le hall de la salle Jean-Favre, pour “Dans le regard des Haut-Marnaises”, tandis que les Jeunes artistes langrois occuperont la tour Navarre avec “L’art dans tous les sens”.