Nature : Rolland le bienheureux

Hameau de La Perrière à Nogent. Rolland Simon vit dans une propriété qui n’est pas raccordée aux réseaux d’eau potable et d’électricité et pourtant, le septuagénaire y vit heureux et tranquille.

Né à Neufchâteau en 1949, Rolland Simon, grandit dans la ferme familiale à Choiseul : « Traite, moisson, foin… Dès mon plus jeune âge, je participe aux travaux de la ferme. J’ai appris à conduire le tracteur à 8 ans. »

Primaire de Choiseul, 6e et 5e à Bourmont… Roland poursuit en alternance à la Maison familiale de Bricon avec l’intention de reprendre l’exploitation.

En 1969, Roland, 21 ans et une semaine (majorité à 21 ans), prend pour épouse une Nogentaise.       Il quitte la ferme familiale et intègre les établissements « Monchablond », concessionnaires de machines agricoles à Choiseul. Trente ans durant, Il poursuivra son activité professionnelle dans le secteur du matériel agricole.

En 2002, Roland se fait chauffeur de bus. « J’ai conduit le petit train de Langres pendant 10 ans, on faisait 7 fois le tour de la ville (2 fois le matin, 5 fois l’après-midi). Comme je vivais seul, je me portais volontaire le dimanche pour libérer les collègues. J’appréciais le contact avec les touristes. Je suis parti en retraite en 2014. »

En pleine nature

Juillet 2008. Roland divorce et s’en va vivre dans une maison au milieu de nulle part : « En 1997, j’avais installé une classe préfabriquée d’un lycée chaumontais sur un terrain de 25 hectares légué par mon père. Suite à mon divorce, j’y emménage avec mes ânes et mes chiens. »

Le bâtiment que le propriétaire nomme « Terrier » n’est pas raccordé au réseau d’électricité mais l’homme s’adapte : « Les deux premières années, j’utilisais un groupe électrogène. En 2010, j’ai installé une éolienne qui fournissait 2000 w, j’étais obligé de laver mon linge avec une génératrice entrainée par un tracteur. En 2018, j’ai installé 9 panneaux solaire de 300 w chacun. »

Chaque mois, Rolland s’en va remplir une citerne à la source qui alimente le réseau d’eau potable de Nogent : « Mon premier voisin est à 1 500 m, je n’ai pas la télévision ni internet, le réseau de téléphonie est très capricieux mais les conditions de confort spartiate ne me dérangent pas. J’écoute la radio du matin au soir et je lis beaucoup. Je suis heureux, je ne reçois pas de mauvaises nouvelles (le facteur ne passe pas, rires). »

Sortie au parc de la Bannie ou au cinéma à Chaumont… Depuis 2016, Roland adhère à l’association « Les amis de Félix » et transmet sa bonne humeur communicative aux résidents de la maison de retraite de Nogent.

Aujourd’hui, à 73 ans, il s’imagine vivre vieux et heureux au terrier : « Je ne considère pas la solitude comme un fardeau mais comme un privilège », assure Rolland qui reçoit régulièrement la visite de ses nombreux amis ou connaissances.

De notre correspondant Serge Borne