Roland-Garros : Herbert avec les tripes !
Avec sept Français au troisième tour, l’édition 2018 demeure un bon cru, après les qualifications, hier, de Lucas Pouille, Pierre-Hugues Herbert, Richard Gasquet et Caroline Garcia. Julien Benneteau, battu par Del Potro, a, lui, fait des adieux émouvants.
Hier, lors de la fin des matches du deuxième tour du Grand chelem parisien, six Français étaient sur le pont. Ils ont encore bien répondu présent, avec quatre qualifications. Le match le plus haletant a été sans contestation le duel 100 % français entre Jérémy Chardy, impressionnant contre Tomas Berdych, et l’Alsacien Pierre-Hugues Herbert. Dans le chaudron du court N°1, les deux hommes se sont livré une lutte fratricide.
Au bout de 3 h 26’, le plus jeune des deux, Herbert, après avoir manqué quatre balles de match, s’est imposé 9-7 au cinquième set. L’Alsacien de 27 ans se hisse pour la première fois en 16e de finale. «Jérémy a très bien joué au premier set. Il imposait son jeu. Il a fait un mauvais jeu au deuxième, et je suis rentré dans le match. J’ai été plus agressif, j’ai mieux servi, j’ai joué avec plus d’effet et de précision. Au cinquième, sur les quatre balles de match, il a été solide. Physiquement, c’est dur, avec trois matches de suite, entre le double et le simple. Je m’attends à un match éprouvant mentalement contre Isner», explique Herbert, tout sourire. Lucas Pouille, le N°1 français, n’a pas vraiment rassuré, alternant le bon et le moins bon, mais il est passé et c’est le principal (voir ci-dessous) contre le Britannique Norrie. Prochain match dès aujourd’hui contre Khachanov.
Garcia dans la douleur
Richard Gasquet va, de son côté, croiser le fer, demain, avec le maître de l’ocre, Rafael Nadal. En effet, hormis un deuxième set parsemé de fautes, le Biterrois a dominé logiquement le Tunisien Malek Jaziri, en quatre manches. «J’ai eu un petit coup de moins bien au deuxième. Mais je savais que j’allais repartir au début du troisième. Je suis soulagé de m’en sortir en quatre sets.» Quant à l’idée d’affronter à nouveau “Rafa”, comme ici-même, en 2005, «c’est sûr que maintenant, c’est autre chose. J’ai envie de faire le maximum. J’ai juste envie d’aller sur le court et de faire un grand match, même si c’est le meilleur joueur de l’histoire», explique la tête de série N°30, qui n’a plus pris une manche au Taureau de Manacor depuis dix ans, et qui est mené quinze à zéro dans leurs affrontements.
Dans le tableau féminin, Caroline Garcia s’est imposée en trois sets contre la Chinoise Peng. Après n’avoir perdu qu’un seul jeu au premier tour, la Lyonnaise a eu plus de mal contre une joueuse atypique, qui joue à deux mains des deux côtés. Malgré près de 40 fautes directes, celle qui est entraînée par son père, Louis-Paul, partira favorite, demain, contre la Roumaine Begu. «C’était très différent du premier tour (un seul jeu perdu contre une autre Chinoise). J’étais moins tendue. J’ai toujours eu des difficultés contre Peng. Elle fait beaucoup de choses avec ses deux mains. Je n’y allais pas vraiment quand j’avais des occasions. Le public m’a énormément aidée dans le 3e set», a réagi la septième mondiale, soulagée.
Hormis le duel Chardy-Herbert, seuls deux Français se sont inclinés. Assez logiquement. Julien Benneteau, à 36 ans, a fait ses adieux avec le public parisien contre Juan Martin Del Potro. Battu en trois sets, ému aux larmes, le Bressan sort par la grande porte, ovationné par le Central (lire par ailleurs). Pour Fiona Ferro, classée au-delà de la 200e place mondiale, la Française peut être fière de sa performance contre Muguruza, lauréate à Paris en 2016. L’objectif de la Française sera désormais d’améliorer son classement.
Nadal sans pitié
Du côté des favoris, Rafael Nadal a piétiné le pauvre Argentin Guido Pella en ne laissant que quatre jeux en route. Cela passe aussi pour Marin Cilic. Dominic Thiem est également passé. L’autre N°1 mondiale, Simona Halep, a fait subir le même sort à l’Américaine Townsend. Serena Williams s’est également qualifiée difficilement.
Quatre Mousquetaires attaquent leurs rencontres du troisième tour. Et la tâche s’annonce difficile pour Pauline Parmentier contre Caroline Wozniacki, Gilles Simon face à Kei Nishikori, et aussi Gaël Monfils, contre David Goffin. Lucas Pouille partira légèrement favori contre le Russe Khachanov. Autant de duels alléchants !
Nicolas Chapon