Roland-Garros : Djokovic peut-il tout perdre ?
Les demi-finales masculines qui se tiennent aujourd’hui mettent aux prises Rafael Nadal à Andy Murray et Novak Djokovic à Ernests Gulbis. Nadal signerait volontiers pour un faux-pas du Serbe. Mais est-ce vraiment possible ? Trois arguments pour tenter d’y voir plus clair.
Gulbis n’a jamais été aussi fort…
Le Letton signe un retour tonitruant sur le devant de la scène. Aux oubliettes en 2012 (159e mondial) après avoir approché les sommets, condamné à écumer les tournois de troisième zone, Gulbis, même s’il reste le client parfait pour la presse, s’est racheté une conduite sur le terrain. Dix- septième au classement ATP, le Letton entrera dans le Top 10 après la quinzaine. « Au cours des douze derniers mois, ses résultats lui ont permis d’accéder au Top 20. J’ai vu son match contre Roger, a indiqué Novak Djokovic. Il joue vraiment très, très bien. Il a un énorme service. Il est aussi très agressif sur sa ligne. » Suffisant pour faire vaciller le N°2 mondial ? Pas certain. Le Serbe n’a concédé qu’un seul petit set depuis le début, a englouti Jo-Wilfried Tsonga en huitièmes, et fait s’effondrer en trois manches sèches la tour de contrôle canadienne, Milos Raonic, prouvant une nouvelle fois qu’il est le tout meilleur retourneur du monde.
… Mais l’histoire parle pour Djokovic
Novak Djokovic et Ernests Gulbis se connaissent depuis leur adolescence, partagée un temps dans une académie de tennis allemande. « Il a toujours eu une grande confiance en lui, même quand il avait 14 ou 15 ans. Il n’avait aucune peur », se souvient le Serbe. N’empêche, sur le court, Djokovic n’a cédé qu’une fois contre lui durant sa carrière, en cinq confrontations. C’était à Brisbane, sur dur, en 2009. Sur terre battue, les deux joueurs ne se sont rencontrés qu’une fois à… Roland-Garros, en 2008, en quarts de finale. « Je remets les compteurs à zéro, prévient Ernests Gulbis. La façon dont je joue maintenant n’a rien à voir avec la façon dont je jouais avant. Ce qui s’est passé, je n’y pense pas, car je l’ai battu une fois aussi, mais il changeait sa raquette, il jouait très mal ce jour-là. »
Une pression nouvelle à gérer
Une confiance en lui inébranlable, un tempérament de battant… On dit de lui qu’Ernests Gulbis est un “je-m’en-foutiste” assumé, qui assure ne pas connaître la pression. Mais sera-t-il capable de gérer psychologiquement une demi-finale de Grand Chelem, cet après-midi ? Le Letton vit une première dans sa carrière, alors que Djokovic, campé dans le Top 3 mondial depuis 2007, est un habitué de ce genre de joutes. Il disputera sa sixième demi-finale à Roland-Garros et la 22e de sa carrière en Grand Chelem.
Delphine Catalifaud