Roland-Garros 2011 : Sublime Roger Federer !
Dans une ambiance survoltée, juste avant la tombée de la nuit, Roger Federer, au sommet de son art, hier, a brisé le rêve de Novak Djokovic d’aller en finale et de devenir numéro 1 mondial. Demain, le Suisse affrontera Rafael Nadal, qualifié plus aisément face à Andy Murray, pour un autre duel d’anthologie.
Mats Wilander avait son grand rival, l’Espagnol parlé du plus grand jour de l’histoire du tennis masculin en évoquant les demi-finales avec la présence des «quatre fantastiques». Le Suédois ne s’est pas trompé tant le spectacle fut à la hauteur de l’événement, hier. Le génie a côtoyé le sublime à l’image du match entre Roger Federer et Novak Djokovic.
Le Suisse, seize titre en Grand Chelem, a été au sommet de son art pour vaincre l’indestructible serbe qui restait sur 41 victoires consécutives et qui, du coup, n’égalera pas le record de l’Américain John McEnroe (42 victoires). Un succès en quatre sets 7-6, 6-3, 3-6, 7-6 et en trois heures et 39 minutes. Federer retrouvera en finale, demain, Rafael Nadal.
Après s’être baladé en père peinard dans sa partie de tableau, Roger Federer a livré un véritable récital, hier, que ce soit en coup droit, revers ou amortis. Dans un stade tout acquis à sa cause, le recordman de titres en grand chelem a contré le coup droit de Djokovic grâce à son revers. Eblouissant dans les deux premiers sets, le Suisse a accusé une baisse de régime dans le troisième set immédiate- ment exploitée par le Serbe. Le combat repartait de plus belle dans la quatrième manche où les coups gagnants se comptaient à la pelle. Comme dans le premier acte, la décision allait se faire au tie-break. Sûr de lui, Federer réussissait le mini break à 5-3 avant de parachever son œuvre sur un ace.
«Si je me suis beaucoup entraîné c’est pour vivre des moments comme ça, a déclaré Roger Federer, à la fin de son match. C’est juste incroyable de battre Novak. C’est le meilleur match que j’ai eu à jouer contre lui. La première manche a été déterminante. Je me suis régalé sur le court». Il n’est pas le seul.
Nadal maîtrise Murray
Premier à entrer dans l’arène, Rafael Nadal, le jour de ses 25 ans s’est offert un magnifique cadeau d’anniversaire, en se qualifiant hier après-midi, pour la sixième fois de sa carrière pour la finale de Roland-Garros. Jusque-là, à chaque fois qu’il atteint ce stade de la compétition, il a réussi à soulever la coupe des Mousquetaires. L’Espagnol n’est pas allé dans le “Murray” en s’imposant en trois sets implacables (6-4, 7-5, 6-4). Après avoir joué avec le feu au début de la quinzaine, “Rafa” est bien redevenu le N°1 mondial dans son jardin parisien montant en puissance au fil des tours. Face à l’Ecossais qui avait comme challenge de devenir le troisième britannique à atteindre la finale après Fred Perry, en 1935, et Bunny Austin, en 1937, le Majorquin, n’a pas eu la partie facile. C’est le moins que l’on puisse dire puisque le combat a duré 3 h 17′. «Le match a été très intense avec des échanges très longs. Ce fut un match de haut niveau. J’ai réussi à diriger le jeu. Atteindre la finale, c’est quelque chose dont on rêve et le rêve est devenu réalité. J’ai toutes les raisons d’être content. Andy s’est amélioré d’année en année. Il mérite de gagner un grand chelem.» La finale entre Nadal et Federer promet d’être explosive.
Reportage à Roland-Garros : Romain Randoing