Rodéos « urbains » : un phénomène qui n’épargne pas la Haute-Marne
On est bien loin de la situation rencontrée dans les grandes agglomérations. Reste que les autorités confirment que des faits de rodéos urbains, avec violation par des engins motorisés des règles de sécurité et de prudence, sont constatés en Haute-Marne. Les contrôles s’intensifient.
Un rodéo, ce n’est pas un simple excès de vitesse. Ce n’est pas non plus un deux roues qui fait trop de bruit. Un rodéo traduit un comportement spécifique d’un conducteur qu’il soit en voiture ou en deux roues. Nul besoin d’ailleurs qu’une horde de scooters ne débarque en ville pour qu’il s’agisse d’un rodéo urbain. Tout engin motorisé qui viole des règles essentielles de sécurité et de prudence avec mise en danger d’autrui et de soi-même peut être considéré comme un rodéo urbain. Un acte pouvant être puni d’un an d’emprisonnement et de 1500 € d’amende. « La commission des faits en réunion, c’est-à-dire à plusieurs et/ou sous l’emprise de substances illicites sont des circonstances aggravantes pouvant aller jusqu’à des peines de 5 ans de prison », nous éclaire Denis Devallois, procureur de la République. Il confirme, comme le font d’ailleurs l’Etat et les forces de sécurité, que la Haute-Marne n’est pas épargnée par le phénomène même si on est bien loin de ce qui peut se produire dans les grandes agglomérations.
Mobilisation générale
Dans le département, les rodéos dits urbains -mais qui sont aussi ruraux donc- ne sont pas très nombreux mais ils existent. Suffisamment pour mobiliser « l’ensemble des acteurs concernés, les élus, l’Etat, la justice », affirme Denis Devallois. Car, derrière ces comportements dangereux, le pire peut être craint, les conséquences peuvent être dramatiques comme en attestent les récents accidents graves.
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Un bilan sera fait à l’automne de l’opération concertée lancée en juin à Saint-Dizier. « Plusieurs procédures sont en cours. Des enquêtes aussi ne sont pas encore bouclées », indique Denis Devallois. Car le flagrant délit n’est pas l’alpha ni l’oméga dans ce type de délits. Les forces de l’ordre travaillent à l’identification des auteurs, à leur interpellation et cherchent aussi à mettre la main sur les engins.
A Chaumont, une affaire de ce type a été rondement menée par les forces de l’ordre et a abouti à l’interpellation de l’auteur et à la destruction de sa moto.
Ce week-end : 250 gendarmes mobilisés
Vu l’actualité et la période propice à ce type de comportement dangereux, les contrôles vont s’intensifier dans le département. « Une vingtaine d’opérations de contrôle sont prévues ce week-end en zone gendarmerie avec la mobilisation de 250 militaires », a annoncé ce vendredi la sous-préfète de Langres, Emmanuelle Juan-Keunebroeke. Elle participait d’ailleurs à des contrôles à Langres, opérés par les gendarmes, ceux de l’escadron départemental de sécurité routière placés sous le commandement du capitaine Auvray et les hommes du commandant Dupin à la tête de la compagnie de Langres. Les comportements répétés et dangereux d’engins motorisés sont sous surveillance. Les gendarmes confirment qu’il s’agit le plus souvent d’actes isolés. Mais qui n’en sont pas moins répréhensibles.
C. C.
Quelques chiffres
Emmanuelle Juan-Keunebroeke a livré ce vendredi quelques chiffres : 53 contrôles anti-rodéos ont été réalisés à Saint-Dizier depuis le début de l’année. Depuis le mois de juin, « il y a au moins une opération par jour.» A Chaumont, 13 contrôles spécifiques ont été conduits ; trois véhicules ont été saisis.