Robert Laffin grand argentier de la Lyre de Chalindrey depuis 42 ans
C’est en 1979 que Robert Laffin est devenu le trésorier de la société musicale de la Lyre. Son travail exemplaire a été honoré en fin d’année dernière d’une médaille d’or. Retour sur une partition bénévole sans aucune fausse note !
A la Lyre de Chalindrey, la longue silhouette de Robert Laffin ainsi que sa présence relèvent d’une évidence : « Tout a commencé en 1979 lorsque notre fille, Sylvie a rejoint l’apprentissage de la Lyre en clarinette », se remémorent Anne-Marie et Robert Laffin. A cette époque, Serge Malbrun en était le président et Albert Brousseaud, le trésorier. Ce dernier souhaitait passer la main pour s’occuper pleinement de son usine locale. Robert Laffin accepte la trésorerie : « Ma femme jouait aussi de la clarinette puis nos deux autres enfants, Eric et Corinne nous ont rejoints à la trompette et la flute traversière. »
Avec ce petit orchestre familial à lui seul qui répétait le samedi soir à la maison, Robert a de son côté excellé dans la partition comptable associative : « Je jouais avec les billets de l’harmonie de Chalindrey. »
Cheminot dans l’âme, il a bougé géographiquement sur Metz, Epernay, Chalindrey, Blainville, Nancy pour terminer chef d’unité production traction à domicile à Chalindrey.
« Je récupérais le vendredi soir les comptes de la Lyre, qui étaient sur papier et je m’en occupais le week-end. Il ne fallait pas traîner car les opérations étaient à traiter rapidement ».
A partir de 2002, la retraite aidant, un suivi au fur et à mesure s’est installé dans la régularité et la rigueur. « Je suis informatisé depuis une dizaine d’années un peu par force au début et maintenant, je ne le regrette pas car ça rend beaucoup de services à la gestion quotidienne. »
Un équilibre personnel
En véritable comptable d’une PME, Robert Laffin compte treize salariés à la Lyre (douze professeurs et une secrétaire) et n’a pas droit à l’erreur. « Ça ne badine pas avec l’Urssaf », reconnaît le trésorier bénévole qui apprécie le système automatique depuis quatre ans de l’élaboration des fiches de paies mensuelles par le chèque emploi associatif.
Depuis plus de deux ans, la Lyre vit au ralenti, répète peu ou autrement et ce fan d’accordéon n’écoute plus son morceau fétiche au concert de Noël, “minuit chrétien”. « J’aimerais tellement que l’on revienne à une situation normale avec des concerts, les déplacements, des achats de partitions, d’instruments », mais il prépare toujours avec sérieux les assemblées générales. «Ça prend du temps entre le réalisé et le prévisionnel. »
Ce “jongleur de chiffres” ne se lasse pas car il y trouve « un équilibre et un certain plaisir en faisant travailler les neurones, en se remettant en question avec ce principe toujours de donner satisfaction à des personnes qui me l’ont bien rendu dans l’esprit familial de la Lyre ».
Grand-père de quatre petits-enfants, désormais, à 74 ans, il s’est trouvé depuis une douzaine d’années une passion commune avec son épouse pour la danse de salon jusqu’en 2019 en fréquentant les thés dansants. « On a perdu deux ans et on espère vraiment des jours meilleurs », résume le couple qui s’est connu dans un train entre Vesoul et Chalindrey.
Une certitude : Robert Laffin tutoie le bénévolat avec une envie intacte. « J’espère que le feu sacré m’animera encore quelque temps. » Et il l’avoue non sans un certain contentement : « J’en ai usé des présidents à la Lyre, au moins six ! »