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Robert Hébras, le dernier survivant d’Oradour-sur-Glane s’est éteint

Robert Hébras, lors de sa venue à Joinville fin mai 2022 (photo Lionel Fontaine).

Ultime survivant du massacre d’Oradour-sur-Glane, Robert Hébras, s’est éteint à l’âge de 97 ans. En Haute-Marne, il laisse des souvenirs inoubliables, notamment à Joinville où une rue porte son nom depuis mai 2022.

C’est un homme doux, souriant, qui toute sa vie durant a cultivé le dialogue, le souvenir, mais jamais la haine. L’ultime survivant du terrible massacre d’Oradour-sur-Glane du 10 juin 1944, Robert Hébras, est décédé, ce samedi 11 février au matin, à l’âge de 97 ans.

Il a noué des liens particuliers avec la Haute-Marne. Depuis le 28 mai 2022, la rue qui mène au collège de Joinville porte son nom. La cité haut-marnaise était la première de France à lui rendre ainsi hommage.

Lors de cette cérémonie à laquelle il a pris part en compagnie de sa petite-fille, Agathe, à laquelle il a passé le flambeau, Robert Hébras était heureux et paré de son éternel sourire.

Joinville, première ville à lui rendre cet honneur

« Il y aura d’autres plaques à mon nom, mais Joinville sera toujours la première commune à m’avoir fait cet honneur. » En l’occurrence, le nom d’une rue qui, tout un symbole, mène en direction du collège et du nouveau groupe scolaire intercommunal, rapportait notre confrère Lionel Fontaine présent à cette inauguration.

A Oradour-sur-Glane, 205 enfants, 241 femmes et 197 hommes ont perdu la vie dans un village où les Allemands n’avaient pas mis un pied durant toute la guerre. Cette maudite journée de juin 1944, Robert Hébras avait 19 ans. Il se trouvait dans l’une de ces granges dans lesquelles les SS ont mitraillé les hommes réunis là avant d’y mettre le feu.

Robert Hébras, Oradour-sur-Glane
Souvenir de mai 2022 à Joinville (photo Lionel Fontaine).

Une vie à témoigner

Ils sont six à être sortis vivants de cet enfer, dont Robert Hébras, qui a perdu sa mère et deux sœurs. Ce dernier a rejoint un maquis puis, après la guerre, a fondé une famille. Toute sa vie durant, il a témoigné devant les élèves, tout comme durant les procès de 1983. Pour autant, il l’a fait sans haine. Il s’est même rendu en Allemagne à plusieurs reprises.

En 2014, il a raconté cette histoire aux Joinvillois et a ainsi noué des liens avec le maire, Bertrand Ollivier, et l’élu Gérard Mattera. « Cela nous a changé à tout jamais », avait déclaré le maire particulièrement ému.

Un hommage sera rendu à Robert Hébras à Joinville, au monument aux morts, le jour de ses obsèques.

S. C. S.

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