Rien n’est acquis – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est peu dire que l’allocution d’Emmanuel Macron était attendue. Surtout parce que ses annonces sur un début d’amorce de déconfinement pouvaient enfin nous ramener vers des temps pas si anciens et qui commencent à sérieusement manquer : ceux d’un quotidien pas forcément toujours facile, mais en tout cas plus “normal”. Egalement parce qu’économiquement parlant, les mesures sanitaires et les restrictions qui vont avec étaient synonymes, notamment pour les petits commerces, d’extinction à petit feu.
Comme de coutume, les mots du chef de l’Etat auront fait pousser un ouf de soulagement à certains. Et provoqué la colère d’autres. Logique. Par exemple, justement, les petits commerces. Ils pourront rouvrir dès samedi. C’était espéré. Mais ça va mieux quand on l’entend clairement énoncé. Les bars et restaurants, eux, resteront fermés.
Plus globalement, c’est la prudence qui reste le maître-mot face à une pandémie certes déclinante, nouveau confinement oblige, mais toujours présente. Du coup, Emmanuel Macron joue, d’une certaine façon, le jeu de la carotte. Les Français ont respecté les règles ? Désormais la promenade quotidienne pourra se faire jusqu’à 20 kilomètres autour de chez soi, et pendant trois heures. Les Français sont responsables ? Si la situation continue à évoluer favorablement, les vacances de Noël ne seront plus confinées, mais seulement assorties d’un couvre-feu. Avec, même, des 24 et 31 décembre beaucoup moins restrictifs que redouté.
On n’est pas sorti d’affaire. La preuve, les aides aux entreprises, principalement celles qui ne pourront pas rouvrir de suite, seront prolongées ou renforcées. Lourd, mais nécessaire.
En attendant le vaccin, qui semble devenir un peu plus une réalité depuis hier soir, un impératif : ne pas crier victoire trop vite.