Richard Chaudron, sauveur incompris des RPL
Manifestement, c’est au moment de l’annonce officielle d’une information, dès lors qu’elle revient plutôt au dévoilement d’un secret de polichinelle, que la manifestation des humeurs percute le plus. Aussi, lundi 20 septembre, des bénévoles ont réservé un accueil péchu au nouveau boss de l’organisation des Rencontres philosophiques de Langres. Qui s’y attendait.
« Traditionnellement, le Forum Diderot de Langres était le porteur juridique des Rencontres philosophiques de Langres (RPL). On a toutefois jugé utile, nécessaire même, de séparer ses activités propres de la tenue de ce rendez-vous ». Sauf que, pour être effectif, le transfert d’une compétence à une autre personne morale prend du temps. Voilà pourquoi, conclut son président Bernard Collin dans un propos liminaire dont il a endossé la charge, « c’est l’association des RPL qui prend le relais, quoique l’association le Forum Diderot s’occupe encore de la partie financière cette année ». Et d’annoncer que le président de la nouvelle entité responsable s’appelle Richard Chaudron. « Président de quoi ? Qui l’a élu ? ». Pour la grosse trentaine de bénévoles réunis dans la salle d’Aqualangres, l’information surgit de nulle part. « Mais je veux bien m’expliquer ». Si tant est qu’on le lui permette, c’est la condition que l’intéressé pose, grosso modo. Il n’est pas exclu que Richard Chaudron ait anticipé que dévoiler le blackout autour de la tuyauterie juridique de l’organisation des RPL fasse dresser le poil de quelques petites mains qui s’investissent pour le bien commun sans rien demander en retour. Le moment reste toutefois pénible. « Oui, l’association des RPL est née le 09 mars dernier et elle compte neuf membres ». Si le nouveau patron donne moult détails, il n’y a pas celui qui indique qui l’a élu. En tout cas, le volume de renseignements qu’il fournit engloutit le souvenir de la seule question qui ait été soulevée par l’assistance. À se demander si sa brusque amnésie n’était pas le signe que la fameuse nouvelle avait fuité, et qu’en réalité, les protestataires ne s’étaient pas plutôt offusqués pour marquer le coup. Pour faire savoir conjointement que, tous bénévoles qu’ils sont, ils méritent des égards, qu’on leur témoigne une reconnaissance minimum.
Extrême discrétion
« Sans la constitution de cette nouvelle association pour assurer son portage, d’édition 2021 des RPL, il n’y avait pas ». Or, l’obstacle est donc contourné puisqu’elle existe. Oui, sa création relevait de « l’urgence ». Richard Chaudron a cette fois enclenché la machine à mise au point. « J’ai été six ans président de Tinta’mars. J’ignore si j’ai la légitimité requise, mais on est venu me chercher ». Le représentant de la ville de Langres Philippe Garnier vient l’aider, ce qui est pour l’heure urgent, c’est que l’ambiance ne s’emballe pas. « Pour l’instant, ce n’est pas simple, mais c’était la survie des RPL qui était en jeu ». En effet, les subventions publiques -de la direction régionale des affaires culturelles notamment- avaient déjà été acheminées jusqu’à la trésorerie du Forum Diderot. De quoi expliquer que cette association continue de piloter, pour une édition encore, les finances des RPL et-c’est-tout. Avec la Ville, le Forum Diderot est au demeurant membre de droit de la nouvelle structure mise sur pied. Mais, déjà, les bénévoles sont redevenus silencieux, accréditant l’hypothèse que l’ulcération que quelques-uns ont manifestée tenait davantage de la posture que de la prise de position. Sachant que, quelle que soit l’option, le mystère de la discrétion ayant prévalu sur les questions de tuyauterie juridique reste entier.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Les bénévoles ont leur feuille de route
« Veiller, accueillir, accompagner, rassurer, rendre compte ». Pour le Forum Diderot, Raymond Richelot a théorisé la feuille de route de la bonne trentaine de bénévoles qui vont contribuer à l’organisation logistique des RPL, qui ont lieu du 1er au 10 octobre 2021. Le vivier de ces chevilles ouvrières du déroulement pratique des dix jours de ce grand rendez-vous langrois a grossi de 7 nouveaux éléments et « jamais, il n’y a eu autant d’arrivants en une année ». Au point qu’il s’est avéré impossible de confier une part des tâches à une petite nouvelle. Ses disponibilités ne rentraient pas dans leur ventilation. Pour servir la philosophie, le don de soi se porte donc mieux que jamais à Langres.
Récolte d’éléments tangibles
« Veiller, c’est arriver en premier et partir en dernier ». Raymond Richelot entre dans le dur de ce que signifie prendre soin de ses hôtes. « Accueillir et accompagner, c’est anticiper les questions que les invités peuvent poser, comme on devance celles d’un ami qu’on reçoit ». L’organisation d’un pot est l’illustration principale de l’anticipation. « Rassurer, c’est veiller à la bonne application des consignes sanitaires ». En clair, il reviendra aux bénévoles de contrôler les pass sanitaires, le port du masque, la présence de gel hydroalcoolique, le respect de la distanciation sociale. « Rendre compte, c’est compter ». Pour faire un effort, les financeurs demandent en effet à savoir combien sont venus au grand rendez-vous et qui étaient-ils : âge, provenance géographique… et tutti quanti. Sachant que plus ledit tutti quanti sera renseigné, moins l’incertitude pèsera sur les prochaines subventions.
Jeu des différences
« La petite nouveauté de la note d’informations à votre attention, c’est le pass sanitaire ». La formule utilisée dans le fameux document semble pourtant flottante. « Il est primordial pour cette édition que les bénévoles au contact du public soient en possession de leur pass sanitaire ». À savoir si ce qui est « primordial » est indépassable. Vous avez quatre heures.
F.A.