Révolutionnaires – L’édito de Christophe Bonnefoy
Emmanuel Macron veut des « révolutionnaires », pas des « technocrates ». En gros, il veut des ministres qui retournent la table… et pas qui passent leur temps derrière. Des femmes et des hommes d’action. C’est dit. « Travail, travail, travail » ! Et vite ! Vitesse, mais pas précipitation, en revanche, on s’en doute.
Tiens, pour sourire, allez donc chercher dans l’Histoire des révolutionnaires de droite – car le chef de l’Etat a indéniablement “droitisé” ses équipes -. Si on pousse l’esprit taquin à l’extrême, doit-on en outre deviner que les ministres du précédent gouvernement, ceux qui ont été poussés vers la sortie ou même les autres, restés en place, n’avaient pas assez travaillé pour le pays ? Du tout. Le président de la République veut surtout faire passer un message : le temps presse, comprenez… les Français attendent des résultats. Voilà pour le discours devant les caméras.
Derrière, l’enjeu – politique – est de taille. Dans un premier temps, il faut tenter de couper l’herbe sous les pieds du Rassemblement national lors des européennes de juin. Et finir de tuer les oppositions. Le PS ? Il est déjà moribond depuis un moment. LR ? La prise de guerre “Dati” est un sacré coup porté à l’ex-RPR/UMP. Allez, encore un peu d’esprit gentiment taquin. Désormais, qui est capable de citer plus de trois noms emblématiques au sein des Républicains, si ce n’est Eric Ciotti ?
La recomposition gouvernementale est en marche. Des secrétaires d’Etat viendront renforcer l’équipe restreinte de ministres. Le casting très stratégique d’Emmanuel Macron – pardon, de Gabriel Attal – sera-t-il efficace sur le terrain ? Politiquement, le coup est marqué. Pour les résultats, en revanche, il faudra attendre pour voir…
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