Revenir à Saint-Dizier pour travailler, c’est possible
En revenant travailler dans sa cité natale après avoir travaillé dans le Sud-Est de la France, Michael Collot fait mentir les statistiques de la démographie, alors que la tendance serait plutôt de voir les compétences quitter Saint-Dizier,
La baisse de la démographie est un enjeu crucial pour la Haute-Marne et particulièrement pour Saint-Dizier. Chaque année, les chiffres de l’Insee le confirment : les jeunes quittent la cité bragarde pour aller faire leurs études dans les « grandes villes », Reims, Nancy ou Dijon, ou pour trouver un premier emploi. Et ils ne reviennent pas. La fameuse « attractivité du territoire » est en jeu dans ce phénomène que les élus scrutent avec une grande attention et tentent, comme ils le peuvent, de contrecarrer.
De retour de la Drôme pour travailler
Mais heureusement, il y a des exceptions qui confirment la règle. Ou qui pourrait laisser espérer un infléchissement de la tendance. Michael Collot, 30 ans, fait partie de ces exceptions. Le jeune homme est ingénieur. Diplomé de l’école des Arts et métiers de Châlons-en-Champagne, il a pu travailler en alternance pendant cinq ans chez Yanmar où il a été embauché en CDI. « Au bout de deux ans, j’ai décidé de partir dans la Drôme, chez Coval, une entreprise spécialisée dans la robotique où j’ai été responsable de production pendant quatre ans », raconte-t-il.
« Je ne pensais pas revenir »
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais Michael Collot est contacté par Raphaël Faber, le nouveau directeur de la Manufacture de Piano, recruté à la rentrée dans le cadre du développement de l’entreprise. Après avoir travaillé ensemble chez Yanmar, ils sont restés en relation via les réseaux sociaux depuis le départ de l’ingénieur.
« Il m’a appelé pour me parler du projet de développement de l’entreprise et j’ai accepté. Je suis devenu responsable des opérations. Pour faire simple, je dois mettre en œuvre la stratégie industrielle de la manufacture puis la gérer et l’améliorer. Et puis il y a Gary Pons à faire monter en puissance. C’est passionnant : d’un côté on a un cycle proche de la production industrielle et de l’autre de l’artisanat de luxe très manuel !»
Voici donc Michael Collot de retour à Saint-Dizier. « J’étais parti pour progresser, confie-t-il. Quand je suis parti le choix était très limité. Je ne pensais pas revenir travailler ici. » Aujourd’hui, le jeune homme a changé de regard sur sa ville natale. « Il faut reconnaitre qu’il y a du potentiel, avec de nouveaux projets d’entreprises et pas mal d’animations. Je suis cycliste, alors pour moi, le lac du Der, c’est magnifique ! Et puis c’est une bonne nouvelle aussi pour mes parents. Au lieu de se voir trois fois par an, on peut se voir tout le temps ! »
Frédéric Thore