Revenir à la réalité – L’édito de Christophe Bonnefoy
Thomas Pesquet a-t-il réellement envie de fouler à nouveau la terre ferme, après six mois passés au milieu des étoiles ? Qui sait… Mais les dieux du ciel lui offrent quelques instants supplémentaires, suspendu au-dessus de nos têtes. Quelques occasions d’admirer, encore, notre bonne vieille planète de là-haut.
C’est finalement, peut-être, de cela dont il a envie : pouvoir nous regarder, de la Station spatiale. Pouvoir s’émerveiller de cette énorme boule ronde, mais en occultant pour le peu de temps qu’il lui reste à bord de l’ISS les affres de la vie quotidienne, chez nous, chez lui. Autrement dit, continuer à rêver que notre Terre n’est que belle, accueillante et pure. Malheureusement, l’astronaute que tous les enfants rêvent de devenir va vite devoir se souvenir qu’il la retrouve comme elle était avant. Il est sans doute déjà au courant que la COP26 n’apporte pas toutes les garanties pour notre avenir. Et même, que nous courons, que nous volons, pour le coup, vers des temps difficiles, en particulier sur le plan environnemental. Les grands de ce monde ont vu les photographies postées sur les réseaux sociaux par le Français. Ils seraient bien inspirés de les garder en permanence devant les yeux. Et de penser un peu moins à des intérêts qui n’ont souvent rien à voir avec ceux de notre nature, au bout du compte. Thomas Pesquet retrouvera, aussi, un débat naissant qui, c’est certain, n’atteint pour l’instant aucunement le niveau de ceux qu’il a pu avoir avec ses compagnons de voyage. Carrément pas du même niveau. Présidentielle en approche. Atterrissage douloureux, on peut le craindre.
Après son retour, Thomas Pesquet suivra pendant trois semaines un programme de remise en forme. Il en aura bien besoin, pour affronter à nouveau la réalité…