Rétro. L’année de l’audit de La Providence
Après une année 2020 émaillée par des tensions, la demande du collectif de soutien aux familles d’un audit extérieur a été entendue. Le diagnostic est tombé en juillet pointant un management défaillant et il préconise trois scénarios.
Demandé à corps et à cris par le Collectif de soutien des familles et finalement accepté par Romary Didier, président du Centre communal d’action sociale (CCAS), la réalisation d’un audit extérieur a été validé. Un comité de pilotage (Copil), dont la direction a été confiée à Martine Notat, vice-présidente du CCAS, a été constitué. Ont donc siégé : Jérémy Ramadier, directeur de l’Ehpad ; Damien Réal, délégué territorial de l’ARS en Haute-Marne et la chargée de projet, Marion Girourad-Diné ; Brigitte Fischer-Patriat, conseillère départementale de Bologne désignée par Nicolas Lacroix pour représenter le Département ; Alain Henry, Odile Lambert, Marie-France Aptel et Edith Brutel pour l’actuel CCAS ; Maryse Vanham pour le précédent CCAS et pour le collectif de soutien aux familles des résidents Michèle Offroy. Ce Copil a établi le cahier des charges et désigné un cabinet externe, Co-Agir.
Au total, 98 consultations de personnels actuels ou anciens, de membres du CCAS, de résidents, de bénévoles, de familles de résidents actuels et anciens ont été réalisées. Un audit mené sur 3 ans avec un axe fort sur la gouvernance, le climat social et la communication. Et le verdict est sans appel.
Absence de projet d’établissement ; absence de projet personnalisé, « au sens défini par la Haute autorité de santé » pour l’accompagnement des résidents ; absence de commission de coordination gériatrique ; activités et animations insuffisantes ; un turn-over des salariés particulièrement élevé ; un Conseil de vie sociale qui ne fonctionne plus, élément pourtant obligatoire… La liste des points soulevés est très longue, touche tous les niveaux et révèle pour le moins un certain laxisme de la direction.
Trois scénarios
Le cabinet préconise un plan d’actions pour redresser la barre, qu’il détaille selon trois scénarios, dont deux se basent sur le remplacement du directeur et un seul suggère sa montée en compétences. Et le rapport de conclure : « Quel que soit le scénario retenu, les avancées réalisées devront faire l’objet d’un compte rendu trimestriel auprès du président du CCAS et des autorités de tutelle (ARS et Conseil départemental). » Depuis, aucun choix de la gouvernance n’a été rendu public et la situation semble s’enliser dans un statu quo inquiétant.
Et, à la rentrée, de nouvelles tensions ont fait jour et ont poussé Part’âges, association qui participe à l’animation au sein de l’établissement depuis 2013, à suspendre ses activités…
Patricia Charmelot