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Rétro. Carte scolaire : les affres de la ruralité

La révélation de la carte scolaire de l’année 2021-2022 a confirmé les craintes que les personnels enseignants, les parents d’élèves et les élus nourrissaient. Le printemps haut-marnais a été terni par le sentiment que la ruralité était sanctionnée.

Des discussions qui n’en seraient pas pour de vrai parce que les décisions seraient déjà prises, à la suite d’un exercice comptable commun à l’ensemble des territoires de l’Hexagone. À la place du suspense qu’un débat génère, l’élaboration de la carte scolaire de l’année 2021-2022 a alimenté l’anxiété des personnels enseignants, des parents d’élèves et des élus. La Haute-Marne avait encore perdu des habitants. Or, on avait bien en tête qu’aucun autre critère -le départ d’un service public qui renforce la désertification des villages, la longueur des trajets domicile-école…- ne pourrait peser autant dans la décision que le comité départemental de l’éducation nationale (CDEN) prendrait. Sur les réseaux sociaux, la fièvre montait, emmenant les spéculations à anticiper un scénario plus noir que le noir. Malgré une ultime mobilisation de 180 manifestants à Chaumont la veille du verdict du CDEN, mardi 23 mars, le paysage scolaire en préparation a bien été entaillé : 23 classes seraient fermées et 20, ouvertes. Ce n’est pas tant qu’au total, la Haute-Marne doive faire avec moins trois de ses classes, solde restant de la comparaison des entrées et des sorties, que la localisation de ces dernières qui a retourné les cœurs. Le territoire avait été ponctionné dans ses confins ruraux, et plutôt situés au nord du département… encore. Il reprendrait le cours de la vie scolaire, saigné une nouvelle fois là où il reste à la peine… tant que ses spécificités compteront pour du beurre dans les algorithmes de l’éducation nationale. La création de deux postes d’enseignants spécialisés pour les élèves autistes n’a pas apaisé le ressentiment du Sud haut-marnais, auquel on avait conjointement retiré le demi qui existait, sachant que cinq classes étaient aussi supprimées.

La suppression des classes en milieu rural participe à la désertification des villages (©JHM).

Dès la semaine qui a suivi le dévoilement de la carte scolaire, les parents d’élèves et les syndicats d’enseignants ont manifesté leur colère à Prauthoy, où une classe figurait au débit du compte établi par la CDEN. Ils ont choisi de le faire le lundi 29 mars, jour où le recteur d’académie était attendu pour… inaugurer le nouveau collège, par conséquent concerné. « 28, voire 29 élèves par classe en 5e et en 3? » Eh bien, c’était non. Voulant croire qu’ils pourraient être écoutés. Au moins décidés à se faire entendre.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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