Retraite : 18 mois de perdus
A bientôt 57 ans, Corinne imagine déjà ce que sera sa retraite. Elle est en exercice depuis ses 18 ans en tant que fonctionnaire hospitalière et n’a jamais cessé de travailler, sauf le temps d’avoir ses trois enfants.
Avec la réforme des retraites en cours d’examen, elle sait que son âge de départ à la retraite sera forcément repoussé, même si tout cela reste un peu flou pour elle. Si on tient compte du simulateur, elle ne pourra prendre sa retraite à taux plein que début novembre 2029, à 63 ans et demi, soit 1 an et demi de plus que si la réforme ne passait pas.
Par contre, les simulateurs, quels qu’ils soient, ne tiennent pas compte des départs anticipés pour raisons médicales et des carrières longues. En lisant les conditions attentivement, il se trouve que Corinne est bien concernée par ce dernier dispositif de carrière longue. Elle a en effet commencé à travailler avant ses 20 ans et a cotisé au moins cinq trimestres avant cet âge-là. Si ce critère est pris en compte, elle pourrait donc partir en retraite avant, soit à 61 ans et 6 mois, gagnant du coup deux années. Par contre, le taux de sa retraite serait calculé au taux maximum de 50 %.
Pour Corinne, tout ceci est un vrai casse-tête mais, dans tous les cas, elle est un peu désabusée et agacée à l’idée de devoir travailler davantage, pour financer la retraite d’autres personnes. « Ça fait bientôt 39 ans que je suis dans le même métier, physique, et ma paie n’a pratiquement pas augmenté », explique-t-elle en parallèle.
L. S.